Le secteur des spectacles souffre lui aussi de la grève

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Il y a un secteur qui commence vraiment à souffrir de la grève, celui des spectacles. Il y a les maisons dont les salariés sont en grève pour défendre leurs régimes spéciaux comme L'Opéra et la Comédie-Française. Mais il y a aussi toutes les autres où c'est le public qui fait défaut parce qu'il ne peut plus se déplacer. La capitale est la plus touchée.

Les grèves à la SNCF et la RATP font des dommages collatéraux... Le public des salles de spectacle fait défaut parce qu'il ne peut plus se déplacer. Et Paris en pâtit le plus car le public vient le plus souvent de province. Même les grosses productions, comme les comédies musicales "Kirikou" ou "Le Roi lion", remplissent 30% de leur salle depuis deux jours. Et il y a les maisons dont les salariés sont en grève pour défendre leurs régimes spéciaux comme L'Opéra et la Comédie-Française.

L'Opéra national de Paris a dû annuler cette semaine ses deux représentations ("Tosca" de Puccini à l'Opéra Bastille et ballet Preljocaj/McGregor à l'Opéra Garnier) au cinquième jour de la grève des personnels techniques contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Au total, l'établissement a dû annuler dix représentations, dont cinq de "Tosca", qui affichaient complet à Bastille (2.735 places). "Tosca" devrait toutefois pouvoir être présenté vendredi, samedi et mardi, le syndicat FO ayant indiqué qu'il suspendait son préavis de grève "pour les catégories artistiques" à compter de vendredi jusqu'au 22 novembre inclus. Le mouvement était suivi chez les machinistes et les éclairagistes, mais pas chez les artistes. Les 1.680 salariés permanents de l'Opéra cotisent à leur propre caisse de retraite qui constitue l'un des plus anciens régimes spéciaux en vigueur, créé en 1698 par Louis XIV.

La Comédie-Française a annoncé jeudi qu'elle assurerait la représentation du "Mariage de Figaro" programmée vendredi soir salle Richelieu, à la suite de la levée par "trois syndicats sur cinq" du préavis de grève concernant la réforme des régimes spéciaux de retraite. La Maison de Molière a annulé ses représentations de mercredi ("Pedro et le commandeur") et jeudi ("Les Fables de la Fontaine") dans son grand théâtre, la salle Richelieu, après un préavis déposé par l'ensemble de ses syndicats. Le régime spécial de la Comédie-Française, premier théâtre national de France, est alimenté par 347 cotisants (sur environ 450 personnes au total dans les trois théâtres et les ateliers de décors de Sarcelles) pour 380 pensionnés. Les 38 sociétaires de la troupe du Français n'en bénéficient pas.

La ministre de la Culture et de la Communication s'est déclarée jeudi "ouverte au dialogue", appelant à des négociations au sein des établissements. Christine Albanel a affirmé qu'elle "comprenait les inquiétudes" des personnels techniques sur la réforme des régimes spéciaux de retraite.