Guy Verfhostadt, l'homme providentiel que la Belgique attendait ? Le roi Albert II et le Premier ministre belge sortant se sont rencontrés à deux reprises lundi. Les observateurs attendaient que ces entretiens débouchent sur la création d'un gouvernement d'urgence aux pouvoirs élargis. Guy Verhofstadt, au pouvoir depuis 1999, s'est en fait vu confier une mission inédite : réfléchir pour trouver une "manière de sortir de l'impasse". Un aveu d'impuissance pour le roi des Belges, qui est le seul à pouvoir désigner un nouveau gouvernement. Une preuve de confiance pour Guy Verfhostadt qui hérite d'une mission très difficile.
A l'issue des élections législatives du 10 juin dernier, Guy Verfhostadt avait présenté la démission de son gouvernement, une coalition composée de libéraux et de socialistes, battus dans les urnes. Jusqu'à samedi, c'est le démocrate-chrétien flamand Yves Leterme qui tentait de mettre sur pied un gouvernement entre sa famille politique et les libéraux. Mais il a donné sa démission au roi après avoir constaté qu'il était impossible de mettre d'accord francophones et néerlandophones. Guy Verfhostadt devra informer le roi des Belges "à très court terme sur la manière de sortir de l'impasse actuelle et de prendre tous les contacts nécessaires à cet effet".
Car la situation actuelle de la Belgique nécessite plus que la simple gestion des affaires courantes. La hausse de l'inflation réclame par exemple des mesures que ne peut prendre l'équipe de Guy Verhofstadt en l'état actuel de ses pouvoirs. Le Premier ministre actuel bénéficie d'une très bonne image personnelle dans l'opinion : pendant huit ans, il s'est ingénié à apaiser les tensions entre les deux communautés francophones et néerlandophones. Certains observateurs évoquent même la possibilité que Guy Verhofstadt gère le pays jusqu'aux élections régionales de 2009.