Le principal suspect avoue le meurtre de Sophie Gravaud

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ramiz Iseni a avoué devant le juge d'instruction avoir étranglé la jeune femme. Son corps avait été retrouvé dans un fossé près de Nantes le 13 avril. Sa mort avait alors suscité une vive émotion. Plusieurs milliers de personnes avaient défilé à Nantes à la mémoire de Sophie Gravaud. Nicolas Sarkozy avait reçu ses parents le 1er juin à l'Elysée. Depuis son arrestation, Ramiz Iseni niait toute implication.

Cela faisait deux mois que Ramiz Iseni niait avoir tué Sophie Gravaud. Mardi, il est passé aux aveux. C'est lors d'une confrontation organisée entre le principal suspect et son épouse que le Bosniaque a reconnu les faits. Dans un premier temps, l'épouse a déclaré que son mari lui avait avoué, dans la nuit du 7 au 8 avril, date de la disparition de Sophie Gravaud, avoir "tué une jeune femme". Des propos confirmés ensuite par Ramiz Iseni lui-même. Toutefois, selon le vice-procureur Alain Kerhoas, le suspect reste "confus sur ses faits et gestes qui ont suivi et précédé son acte". Jusqu'alors, il était resté "très évasif face aux éléments chronologiques et techniques du dossier", a-t-il ajouté. Ramiz Iseni, un père de famille bosniaque de 46 ans, a été mis en examen le 9 mai pour "enlèvement, séquestration et détention suivie de mort". Il encourt aujourd'hui la réclusion criminelle a perpétuité. L'homme, incarcéré à la maison d'arrêt de Rennes (Ille-et-Vilaine), avait jusque-là nié avoir rencontré la jeune femme de 23 ans, vendeuse dans un centre commercial de Saint-Herblain (Loire-Atlantique). Il reconnaissait uniquement avoir acheté la carte bancaire et le téléphone de Sophie Gravaud. De l'ADN appartenant à la victime avait été retrouvé "en quantité importante" sur son blouson. L'épouse de Ramiz Iseni, soupçonnée de complicité, est en détention provisoire à Nantes. Elle est mise en examen pour recel, puisqu'elle aurait eu en main des billets retirés avec la carte bancaire de la jeune femme. Ramiz Iseni est présenté comme un "joueur de casino" qui, la veille de la disparition de Sophie Gravaud, avait "perdu de l'argent dans un casino de la côte". Le couple avait des problèmes d'argent, selon une source judiciaire. L'homme avait été arrêté le 10 avril chez des proches à Bourgoin-Jallieu (Isère). Il avait démenti avoir voulu prendre la fuite, disant être parti de Nantes la nuit précédente pour "se faire prêter de l'argent par un ami". Ramiz Iseni avait été mis en examen en 2004 dans une affaire d'agression sexuelle sur une jeune fille et avait pour cela interdiction de quitter le département de Loire-Atlantique. Les analyses n'ont pas permis de déterminer si Sophie Gravaud avait été violée.