Les salariés du journal Libération ont accepté mercredi à une large majorité la transformation du quotidien en société anonyme avec conseil de surveillance. Ils ont également renoncé à une partie de leur droit de veto concernant les orientations stratégiques du journal : capitalisation, nomination du P-dg, filialisations. Les salariés conservent en revanche un droit de veto sur le nom du directeur de la rédaction. "L'ensemble des efforts entrepris par tous, salariés, actionnaires, anciens et nouveaux, créanciers et fournisseurs va permettre à Libération de continuer à écrire son histoire et à jouer un rôle prépondérant dans la presse d'information quotidienne et générale française", a expliqué Edouard de Rothschild en présentant le nouveau tour de table. Ce dernier avait conditionné une augmentation de capital de 15 millions d'euros et l'arrivée de nouveaux actionnaires à la modification des statuts. Edouard de Rothschild demeure donc actionnaire principal avec 5,8 millions d'euros, tandis que Carlo Caracciolo, cofondateur du quotidien de centre-gauche italien La Repubblica, apporte cinq millions d'euros à titre personnel. Pathé (1,5 million), Mediascap (société du groupe La Libre Belgique et la Dernière Heure, 1,2 million) et Suez (0,3 million) font également partie des actionnaires. Une dizaine d'investisseurs, dont l'ancien P-dg d'Yves Saint Laurent Pierre Bergé, l'ancien n°1 de Canal Plus, André Rousselet, et l'écrivain Bernard-Henri Lévy souscrivent également pour un total de 1,2 million d'euros.