Le gouvernement du côté des taxis parisiens

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Il est contre l’abolition du monopole des taxis parisiens dans les aéroports franciliens.

Des députés UMP, soutenus par le PS, ont adopté mercredi en commission un amendement abolissant le monopole des taxis parisiens dans les aéroports franciliens, au grand dam du gouvernement qui, soucieux de ne pas déclencher l'ire de la profession avant les régionales, veut revenir sur cette décision.

Un monopole "discriminatoire"

Le texte stipule qu'en "vue de faciliter la desserte des aéroports internationaux de la région Ile-de-France par des modes de transports alternatifs au véhicule léger personnel, le monopole des taxis parisiens institué dans leur ressort territorial par la voie réglementaire est aboli". La mesure vise en fait l'aéroport de Roissy, le monopole des taxis parisiens ayant déjà été supprimé pour celui d'Orly.

Les élus UMP franciliens Yanick Paternotte, Yves Albarello et Didier Gonzales, auteurs de l’amendement, ont fait valoir que le monopole actuel était discriminatoire vis-à-vis des artisans taxis du Val d'Oise ou de Seine-et-Marne par exemple. Le socialiste Christophe Caresche a approuvé "une bonne mesure", qui permettra notamment d'augmenter le nombre de taxis parisiens présents intra muros.

Le gouvernement contre

L’amendement a été voté dans un climat très tendu, selon les participants à la réunion, et contre l'avis du rapporteur UMP du texte, Serge Grouard, et du secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, présent en commission. Le président de la commission, Christian Jacob (UMP), a dénoncé l'initiative de ses collègues, estimant qu'elle allait "mettre le feu à une profession".

C'est en effet ce que redoute le gouvernement à la veille des régionales. Il a aussitôt fait savoir, par la voix du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Henri de Raincourt, qu'il ferait annuler la mesure quand Grenelle 2 sera examiné en séance publique. Pour ce faire, il devra présenter un amendement supprimant la fin du monopole. La ville de Paris déplore elle aussi l'adoption de l'amendement.

Opération escargot le 25 février

Du côté des chauffeurs de taxis, c’est l’incompréhension. "La majorité des chauffeurs sont endettés. Si on ouvre à la concurrence, ceux qui perdront leur emploi ne toucheront rien", souligne-t-il. Le Syndicat de Défense des Conducteurs du Taxi parisien (SDCTP) a prévu de mener une opération escargot jeudi 25 février au départ des aéroports de Roissy et Orly.

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