Le bras droit de Boutin ne veut pas déménager

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Jean-Paul Bolufer a décidé de quitter jeudi matin ses fonctions de directeur de cabinet de la ministre du Logement, après les révélations sur son appartement, loué à un tarif quatre fois inférieur au prix du marché. Sur Europe 1, le bras droit de Christine Boutin a déclaré qu'il ne voulait pas quitter son logement "sans délai". Juridiquement, rien ne l'y oblige.

Le directeur de cabinet de Christine Boutin Jean-Paul Bolufer a été obligé de démissionner. "Cela lui permettra de retrouver sa pleine liberté de parole et ne pas entraver l'action que je conduis par une polémique inutile" a expliqué la ministre du logement. Cette démission, elle l'avait déjà jugée "nécessaire" peu avant dans une déclaration commune avec le premier ministre François Fillon. Car l'affaire autour de l'appartement occupé par le bras droit de la ministre était pour le moins embarrassantealors que Christine Boutin est notamment en charge de la question urgente du logement des sans-abris. Selon les révélations du Canard Enchaîné, Jean-Paul Bolufer loge dans un appartement de 190m² dans le quartier de Port-Royal (5e arr.) à Paris au prix de 6,30 euros le m², soit 1.200 euros. Ce loyer est donc quatre fois inférieur à la moyenne du quartier pour ce type de logement dans un immeuble haussmannien. Un appartement que Jean-Paul Bolufer aurait en plus sous-loué pendant 17 années. La régie immobilière de la ville de Paris l'a mis en demeure il y a une semaine de quitter cet appartement dans les plus brefs délais.

Mais sur le plan juridique, rien n'oblige Jean-Paul Bolufer à démissionner. La régie immobilière ne pourra en fait revoir son bail qu'à la date anniversaire de celui-ci car il a été conclu à l'époque légalement. Déménager dans les plus brefs délais pourrait cependant relever d'une posture morale. Mais, sur Europe 1, le bras droit de Christine Boutin a posé des conditions à ce déménagement. "Je ne veux pas partir sans délai notamment en période d'hiver. Je souhaiterais ne pas être victime comme simple locataire ou alors il faudrait faire une chasse à l'homme sur les 200.000 personnes qui sont dans ma situation", a déclaré Jean-Paul Bolufer. Dans le Parisien, il est revenu sur l'attribution de ce logement en 1981 quand il était directeur adjoint du cabinet de Jacques Chirac, alors maire de Paris, estimant qu'il ne s'agissait pas d'un privilège. Il estime que son loyer a été augmenté depuis au même rythme que tous les autres.

Contre-attaque : Jean-Paul Bolufer a aussi demandé jeudi au maire de Paris de publier la liste des bénéficiaires d'avantages similaires, en pourfendant les "donneurs de leçons". "Je voudrais poser une question au maire de Paris et lui demander s'il est disposé de faire publier par la Régie immobilière de la Ville de Paris la liste de l'ensemble des appartements gérés par cette société, de leur superficie, de leur localisation et de leurs loyers. (...) Les locataires, c'est à lui d'en décider", a-t-il dit jeudi sur France 2. Il a ajouté qu'il souhaitait une enquête de la chambre régionale des comptes. Enfin à propos de la sous location, le haut fonctionnaire a précisé n'avoir jamais réclamé de loyers mais avoir seulement fait "bénéficier" des lieux une personne dont il n'a pas précisé l'identité.

Alain Lecomte, jusqu'à présent directeur général de la Direction Générale de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction (DGUHC) a été nommé jeudi midi directeur du cabinet de Christine Boutin en remplacement de M. Bolufer.