Le blues de Sarkozy en Amazonie

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Le président français veut élargir le front des pays favorables à un accord à Copenhague. Mais le déplacement connaît de sérieux ratés.

Nicolas Sarkozy avait fait du sommet de l’Amazonie un rendez-vous incontournable en vue de Copenhague. Le président français comptait bien rencontrer à Manaus beaucoup de ses homologues, pour tenter de les rallier à sa cause, et les amener à peser avec lui face à la Chine et Etats-Unis. Un enjeu qui l’avait décidé à parcourir les 15.000 kilomètres en Falcone pour faire l’aller-retour.

Mais dans l’immense hôtel de Manaus où se tiennent les rencontres, et dans une atmosphère rendue suffocante par les pluies tropicales, Nicolas Sarkozy a assisté, impuissant, aux nombreux désistements des autres chefs d’Etat. Colombiens, Boliviens, Péruviens n’envoient finalement qu’un ministre, voire un diplomate. Le dernier à s’être décommandé, jeudi matin, est le président vénézuélien Hugo Chavez, qui n’a même pas pris la peine d’y mettre les formes. "Je n’ai pas le temps", a-t-il seulement lâché.

Nicolas Sarkozy a tenté tout de même de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et de jouer son rôle. "Je fais la proposition suivante: que 20% des crédits (affectés à la lutte contre le réchauffement climatique) pour les trois années qui viennent soient affectés à la protection des forêts, pour éviter la déforestation", a lancé le président français, qui n’a pas oublié qu’il s’exprimait depuis le cœur de la forêt amazonienne.

Mais sur la photo de famille, il n’y a finalement eu que trois chefs d’Etat : Nicolas Sarkozy, bien sûr, son homologue brésilien Lula, et le président du… Guyana, 800.000 habitants. En coulisses, les diplomates français tentent de positiver. L’entretien bilatéral avec Lula, assure-t-on, sera ainsi l’occasion de faire avance le dossier de la vente des Rafale, encore incertaine. Mais la consolation semble bien maigre.

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