Le Pen fait une rentrée anti-Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président du Front National a axé son discours de rentrée vendredi sur une critique de la "politique sarkozienne". Pour Jean-Marie Le Pen, ce n'est qu'un condensé de "déclarations tonitruantes" qui permettent au président de la République d'éviter toute "rupture, réforme ou changements de fond". Il y a quelques semaines, le leader frontiste avait pourtant jugé plutôt positivement la politique du nouveau chef de l'Etat.

"J'ai noté un certain nombre de qualités mais j'ai aussi noté que c'était un illusionniste" : Jean-Marie Le Pen a choisi de faire machine arrière dans son discours de rentrée. Au cours de l'été, il avait jugé à plusieurs reprises plutôt positivement la politique menée par Nicolas Sarkozy la qualifiant de "mûrement réfléchie, pesée, très bien informée et jusqu'ici assez bien réalisée". Vendredi, le président du Front national a ouvertement critiqué la "politique sarkozienne". "En bref, le président se tourne dans la bonne direction, fait une déclaration généralement tonitruante d'intention volontariste, fait un pas en avant, et en général s'arrête là", a estimé Jean-Marie Le Pen. Pour le leader frontiste, la politique conduite par Nicolas Sarkozy a un seul but : "éviter le conflit avec les syndicats, avec les censeurs du politiquement correct, avec les minorités agissantes". Pour mieux prendre à rebrousse-poil Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen a rendu un hommage remarqué à son prédécesseur Jacques Chirac : "Lui au moins avait su garder une ligne" de politique étrangère "ménageant l'indépendance internationale de la France", a expliqué Jean-Marie Le Pen. En interne, le leader du FN n'a livré que peu d'informations sur la grave crise financière que traverse le parti, faute de financement public depuis les déroutes électorales de mai et juin dernier. Le déficit à combler pourrait être de 9 à 10 millions. La moitié des cinquante salariés du FN devraient quitter le parti dans les mois à venir.