Le Pen chasse les signatures et attaque Villiers

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Administrator User , modifié à
Jean-Marie Le Pen a déclaré qu'il lui manquait cent signatures pour pouvoir se présenter à l'Elysée et a confirmé le dépôt d'une plainte contre le candidat souverainiste Philippe de Villiers. Il a précisé, lors d'une conférence de presse, que cette plainte visait le président du Mouvement pour la France (MPF) pour diffamation, ce dernier l'ayant accusé de mentir sur ses parrainages afin de jouer la "victimisation."

La chasse aux signatures tourne au vinaigre pour certains candidats. A l'image de José Bové ou Olivier Besancenot, Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers peinent à rassembler les 500 parrainages indispensables à la candidature. Le président du Front national, à qui il manque une centaine de signatures, a dit jeudi matin avoir déposé une plainte contre Philippe de Villiers pour diffamation. Le président du Mouvement pour la France a accusé Jean-Marie Le Pen de mentir sur ses parrainages afin de jouer la "victimisation. Jean-Marie Le Pen a en plus déposé "14 plaintes contre X à la suite de pressions exercées, selon lui, sur des élus pour l'empêcher de briguer l'Elysée. Dans un communiqué, Philippe de Villiers a dit constater "avec tristesse et étonnement" que Jean-Marie Le Pen a "à nouveau dérapé" en "déversant sa colère contre les maires" et lui-même. "Ces injures sont d'autant plus pathétiques que sept ou huit candidats à l'élection présidentielle se trouvent aujourd'hui dans la même situation que Jean-Marie Le Pen, c'est-à-dire qu'ils ont à constater un taux de perte de 20%", écrit-il. Des élus qui avaient promis d'accorder un parrainage à des candidats à l'élection présidentielle se dérobent en effet au moment de remplir les documents officiels. Philippe de Villiers a précisé avoir lui-même "un taux de perte de 22%." Jean-Marie Le Pen a estimé de son côté qu'il lui manquait près de cent parrainages pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle le mois prochain. Selon son entourage, le président du FN, qui n'était pas loin des 500 promesses il y a quelques jours, a déposé pour l'instant 100 parrainages au Conseil constitutionnel et estime qu'il lui manque 100 nouvelles promesses pour pouvoir compenser les pertes. Dénonçant "une offensive très calculée", Jean-Marie Le Pen avait implicitement accusé Philippe de Villiers le week-end dernier d'être à l'origine d'appels téléphoniques visant à dissuader des maires de lui accorder leur précieux paraphe. "Il est probable que cette manoeuvre vient d'un candidat qui se trouve jusqu'à présent dans les sous-sols des sondages, et qui espère pouvoir prendre ma place", avait-il dit. Philippe de Villiers avait alors démenti "avec vigueur les insinuations mensongères" de Jean-Marie Le Pen. Il a évoqué jeudi "les méthodes baroques de monsieur Le Rachinel, le collecteur des parrainages de Jean-Marie Le Pen." Dans Le Parisien, daté du 1er mars, le maire sans étiquette de Saint-Pierre-d'Arthéglise, dans la Manche, affirme que Fernand Le Rachinel lui a envoyé mille euros, destinés au comité des fêtes de la commune, dans l'espoir d'obtenir sa signature, comme en 2002. "Ce n'est pas le FN qui me l'a envoyé en tant que tel. C'est un compte au nom de M. et Mme Le Rachinel (...) En tout cas, cette fois, je ne l'encaisse pas et je ne signe pour personne", explique Roger Lechevalier.