C'est un véritable plan social qui se prépare au siège du Front national, le Paquebot, à Saint-Cloud. Jean-Marie Le Pen a annoncé hier lors d'un bureau politique qu'il allait se séparer de presque la moitié de ses collaborateurs, soit une vingtaine de personnes sur la cinquantaine d'employés. Des licenciements devenus inévitables au vu des relevés de comptes du parti d'extrême droite qui sont dans le rouge depuis les dernières élections. La dette du FN s'élèverait à 8 millions d'euros. En 2002, les candidats du Front national avaient recueilli environ 11% des suffrages. Cette année, leur score se situe autour des 4,5%. C'est cette différence qui explique que les subventions publiques, versées à tous les partis politiques en fonction des suffrages qu'ils récoltent, vont être très fortement réduites pour le FN. Elles devraient même être diminuées des deux tiers. Le Front National va donc devoir rembourser lui-même les frais de campagne de ses candidats. Jean-Marie Le Pen tente depuis des semaines d'éviter ces licenciements. Il avait lancé un appel au don juste après les élections baptisé "SOS Front National". Le leader extrémiste avait aussi sonné l'alerte dans une vidéo sur internet. Sa dernière contre-attaque sera judiciaire : Jean-Marie Le Pen a porté plainte contre La Poste qui n'aurait pas distribué correctement les traques de campagne, ce qui expliquerait a posteriori les mauvais résultats du parti.