Le PS s'inquiète de la fuite de ses cerveaux

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après les ministres et les secrétaires d'état nommés dans le gouvernement, plusieurs personnalités socialistes ont été approchées ces dernières semaines par Nicolas Sarkozy pour prendre en charge des missions d'information. Une stratégie d'ouverture qui inquiète le PS.

Nicolas Sarkozy a rendez-vous aujourd'hui avec Jacques Delors pour s'entretenir des sujets européens. Rien d'original si l'on se souvient qu'il a été président de la Commission européenne. Mais la rencontre prend une signification beaucoup plus stratégique si on prend en compte le passage au ministère de l'Economie et des Finances de Jacques Delors sous François Mitterrand. Un "débauchage" de plus qui suscite l'inquiétude dans le camp socialiste. Pour Jean-Louis Bianco, l'ouverture n'est qu'un "effet de casting". "C'est habile, c'est bien joué, mais il faudra juger aux résultats", a précisé le député PS des Alpes-de-Haute-Provence. Quant à ceux qui acceptent ces propositions, comme Hubert Védrine, Jean-Louis Bianco se montre compréhensif : "accepter une mission n'est pas entrer au gouvernement". Jean-Christophe Cambadélis, le député de Paris, est lui beaucoup plus sévère pour ces anciens camarades. Pour lui, il faut clarifier la situation, redéfinir le rôle de l'opposition, quitte à exclure du parti ceux qui sont allés voir ailleurs. Le président de la République a fait de l'ouverture un de ses principaux chevaux de bataille. Le meilleur exemple de cette stratégie a été la nomination de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay. Ont suivi : Eric Besson ou Jean-Pierre Jouyet et Jean-Marie Bockel dans le gouvernement Fillon II. Ces dernières semaines, Hubert Védrine a hérité d'une mission sur la mondialisation. Malek Bouti, Manuel Valls ou Jack Lang ont aussi été approchés par Nicolas Sarkozy. Symbole du malaise que crée cette ouverture : la première prise de parole de Bernard Kouchner mardi à l'Assemblée. Le discours de l'ancien ministre socialiste a été salué avec des applaudissements sur les bancs à droite de l'hémicycle et boudé à gauche.