"On peut considérer qu'il y a deux projets de budget : un projet de budget pour le caractère officiel de la communication du gouvernement et pour le prochain mois et un projet de budget qui sera révélé au lendemain des élections municipales et qui accentuera les mesures de rigueur", a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste lors d'une conférence de presse tenue au moment tenue où le projet de budget était présenté au conseil des ministres. "Il y a un budget caché et un budget affiché. Le budget affiché c'est celui qui nous est présenté aujourd'hui. Le budget caché s'appelle l'austérité", a insisté François Hollande.
Le projet de loi de finances porte à 41,7 milliards d'euros la prévision de déficit pour 2008. "C'est la première fois qu'un gouvernement n'affiche pas une priorité à la réduction du déficit", a déploré François Hollande. "Je ne dis pas que les précédents ont tous réussi à tenir sur cette ligne mais quand on n'affiche même pas l'objectif de réduire le déficit, il est à craindre qu'il progresse". "Nous sommes le seul pays de la zone euro qui s'enfonce dans les déficits au moment où tous nos partenaires sont en voie d'équilibre voire même d'excédent de leurs comptes publics", a fait valoir le patron du PS citant les exemples de l'Espagne et des Pays-Bas.
De même, la prévision de croissance de 2,25% sur laquelle s'est fondé le gouvernement est "incohérente alors que chacun sait qu'elle atteindra 1,8% en 2007 ce qui aura nécessairement des conséquences sur le niveau et le rythme d'activité en 2008", a estimé le premier secrétaire. Et avec un taux de croissance à 1,8%, "il y aurait dix milliards d'euros de recettes qui ne viendraient pas dans le budget de l'Etat". Pour le PS, le plan de rigueur est en préparation et sera annoncé après les municipales.