Le PS cherche la parade anti-Bayrou

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Administrator User , modifié à
La montée dans les sondages de François Bayrou trouble le scénario d'un duel annoncé au second tour entre le candidat de l'UMP et sa rivale socialiste. Gérard Le Gall, le monsieur sondages du PS, et Jean-Luc Mélenchon, tirent la sonnette d'alarme. Les partisans de Ségolène Royal s'efforcent donc de trouver une riposte, la subtilité consistant à "dégonfler Bayrou" sans "alimenter son fond de commerce de candidat anti-système".

Alors qu'il publiait jeudi son livre-programme "Projet d'espoir" dans lequel il s'imagine en président "rassembleur" des Français, François Bayrou s'est vu crédité de deux sondages le donnant au-dessus de 20%. Celui pour Le Parisien et i-Télé, le situe même pratiquement à égalité au premier tour avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, avec respectivement 24%, 26% et 25% des intentions de vote. Dans l'autre, une enquête BVA pour Orange et plusieurs titres de la presse régionale, le candidat de l'UDF progresse de quatre points à 21% des intentions de vote, contre 24% (-1) pour la candidate du PS et 29% (-2) pour le ministre de l'Intérieur. Depuis janvier, les intentions de vote en sa faveur ont progressé en moyenne de dix points. Au PS, la hausse de François Bayrou inquiète même si, en campagne dans la banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin, Ségolène Royal a joué jeudi la carte de la sérénité. Elle a souligné le nombre important des indécis. "Refuser de choisir, c'est aussi donner une opinion politique", a-t-elle expliqué. Dans l'entourage de la candidate socialiste, on tente dans un même geste de dénoncer la "tyrannie de la bêtise" des sondages à répétition et d'en relativiser la portée. Vincent Peillon, porte-parole de la candidate, ne nie pas que François Bayrou a "piqué quatre, cinq points" à la gauche. "Mais cela fait quinze jours que c'est fini", assure-t-il. Mais deux personnalités du PS tirent la sonnette d'alarme. "Il y a le feu au lac", avertit le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon dans son blog. Pour Gérard Le Gall, le monsieur sondages du PS, "il y a désormais un risque statistique réel" que Ségolène Royal ne soit pas au 2ème tour. Pour le PS, la subtilité consiste à "dégonfler Bayrou" sans "alimenter son fond de commerce de candidat anti-système", analyse-t-on dans l'entourage de Ségolène Royal. "Faire de la révélation" sur les positions de droite de l'élu béarnais mais "pas de dramatisation", résume le Premier secrétaire du PS, François Hollande. Au sein d'un parti allié avec l'UMP à tous les niveaux locaux, qui compte des élus dans les circonscriptions les plus droitières de France, "Bayrou, c'est la face humaine de l'UDF", ironise un autre "éléphant". De son côté, dans un entretien au quotidien Le Monde daté de samedi, Dominique Strauss-Kahn repousse les appels à une union nationale lancés par François Bayrou et invite le candidat de l'UDF à se prononcer contre Nicolas Sarkozy. "Je suis un homme de gauche et l'union nationale telle que la propose François Bayrou ferait avant tout l'affaire des extrêmes", déclare l'ancien prétendant à l'investiture du PS. François Bayrou a laissé entendre qu'il pourrait offrir à Dominique Strauss-Kahn le poste de Premier ministre en cas de victoire. "François Bayrou devra finir par se déterminer. S'il va jusqu'au bout de sa logique (...) il se prononcera contre l'alliance avec Nicolas Sarkozy au second tour", ajoute Dominique Strauss-Kahn. Le député du Val-d'Oise estime que "la ligne de François Bayrou n'est pas une solution, c'est une illusion".