Le PS accuse l'exécutif d'instrumentaliser le débat sur l'identité

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La tribune dans Le Monde du chef de l’Etat mardi n’est que l’occasion d’"assumer une part de populisme", selon le PS.

"Ce que je reproche au président de la République, ce n'est pas d'avoir ouvert ce débat, c'est d'en faire un instrument de division nationale", a lancé mardi Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée.

A la demande du groupe UMP de l'Assemblée nationale, un débat sur l'identité nationale était organisé en séance le jour même où Nicolas Sarkozy publiait une tribune sur ce sujet dans Le Monde daté de mercredi.

"Ce que je lui reproche, c'est de vouloir décréter qui sont les bons et les mauvais Français comme si de telles catégories avaient le moindre sens. C'est de désigner l'immigré ou le musulman comme fauteur d'une 'dénaturation' de l'identité française", a ajouté Jean-Marc Ayrault.

"Il semble que ce qui aurait pu être une séance de rattrapage pour le président de la République face à un débat mal parti ne soit, en fin de compte, qu'un texte qui assume la part de populisme de Nicolas Sarkozy sur cette question", avait estimé plus tôt dans la journée Bruno Le Roux, un porte-parole socialiste.

Plus critique encore, Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti de gauche, a dénoncé un "acte d'escalade dans les surenchères identitaires franchouillardes. "En justifiant la lamentable votation des Suisses, dont l'existence même est la négation de la liberté de conscience, le chef de l'Etat confirme le contenu de sa prétendue laïcité positive", a regretté Jean-Luc Mélenchon.

Pour Dominique de Villepin, ce débat sur l’identité nationale est "piégé", "absurde" et "autoritaire". L’ancien premier ministre, interrogé par l'association Jeune République, a notamment pointé du doigt un "faux départ", c’est-à-dire "l’idée que l’identité nationale serait liée à la question de l’immigration".

"Débattre autour de la nation, c’est une nécessité de chaque jour. Mais je ne suis pas sûr qu’il appartienne au pouvoir ou à l’Etat de prendre l’initiative d’un tel débat", a expliqué Dominique de Villepin :

Le communiste François Asensi a, lui, accusé le pouvoir exécutif, avec ce débat, "d'ouvrir une boite de Pandore". Il a réclamé solennellement la suppression du ministère de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale" qui "fait honte à la France".

Pour sa part, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, a reçu le soutien de l'UMP. Pour Jean-François Copé, le chef du groupe majoritaire, "c'est par cette clé" qu'est le débat national "que nous pourrons demain proposer à chacun de nos concitoyens, quelles que soient ses origines, quelles que soient ses sensibilités philosophiques ou religieuses, de réussir sa vie pour lui-même, pour ses enfants demain et pour son pays, la France".

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