Fort de son score de 4,29% du premier tour et de ses 28 candidats encore en lice, le PCF espère sauver son groupe parlementaire, qui constitue un symbole fort pour un parti qui semble désormais jouer sa survie à chaque scrutin. Contrairement à la socialiste Ségolène Royal, sa secrétaire nationale, Marie-George Buffet, a refusé de se tourner vers les électeurs centristes du Mouvement démocrate (MoDem) créé par François Bayrou, en particulier dans sa propre circonscription. "Je ne suis pas en difficulté et je ne ferai pas appel au MoDem. L'essentiel, c'est que tous les hommes et femmes de gauche se mobilisent", a-t-elle déclaré. Candidate dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, la dirigeante communiste est arrivée en deuxième position avec 32,26% des voix derrière l'UMP Thierry Meignen (34,35%) et devra batailler pour espérer l'emporter. La direction communiste insiste sur l'enjeu du second tour, estimant que l'UMP et ses alliés ont en réalité intégré les thèses de l'extrême droite afin de les "intégrer à l'Assemblée nationale." "Les médias ainsi que les sondeurs annonçaient depuis plusieurs semaines une chambre bleu horizon. Il s'agit en réalité d'un bleu sombre, l'UMP ayant élargi son électorat à celui de l'extrême droite, et en particulier à celui du Front national", écrit-il. "C'est une situation politique nouvelle, où loin de combattre les thèses de l'extrême droite la droite les a intégrées pour les faire rentrer dans les rangs de la majorité au sein même de l'hémicycle." Dans ces conditions, le PCF juge la bataille pour le second tour "décisive." Marie-George Buffet, qui envisage désormais de repousser son départ de la direction du mouvement à la fin 2008, a confirmé que son parti lancerait le 22 juin un appel à un grand "débat populaire et citoyen". Elle a ajouté que les communistes tiendraient "certainement un congrès extraordinaire au mois de décembre" prochain pour tirer les leçons de la présidentielle et des législatives, avant le congrès ordinaire envisagé à l'automne 2008.