Le MoDem en grande difficulté

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Noyé par la vague bleue annoncée, crédité de 7,3% à 7,5% des voix selon les estimations, le MoDem a échoué à traduire aux élections législatives la percée de François Bayrou à la présidentielle. Malgré 535 candidats, le parti créé le 10 mai pourrait n'obtenir au maximum que quatre sièges dans la nouvelle assemblée, selon les projections. Loin des 20 députés nécessaires pour créer un groupe.

Le MoDem plafonne au premier tour avec 7,3% des voix. C'est inférieur aux prévisions des sondages, qui lui accordaient entre 8% et 10% ces derniers jours. Et beaucoup moins que le score de François Bayrou à la présidentielle, 18,57%. Le MoDem obtiendrait entre un et quatre sièges, ce qui sera trop peu pour constituer un groupe parlementaire. Fançois Bayrou est en ballottage favorable dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Le député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, est qualifié pour le second tour mais il est arrivé derrière le candidat UMP. En Seine-Saint-Denis, le sortant Jean-Christophe Lagarde, investi par le MoDem mais qui a fait campagne en candidat libre, est en ballottage très favorable. En revanche, Gilles Artigues (Loire) et Anne-Marie Comparini (Rhône) ont été éliminés dès le premier tour. Azouz Begag, qui voulait être "le premier député issue de l'immigration élu à l'Assemblée nationale", a raté son pari dimanche. Dans la troisième circonscription de Lyon, il n'aura finalement pas réussi à jouer les arbitres au sein du traditionnel duel droite-gauche incarné par deux professeurs de médecine réputés, le député UMP sortant Jean-Michel Dubernard et son challenger socialiste le professeur Jean-Louis Touraine, adjoint au maire de Lyon. Avec 14,7% des suffrages, l'ancien ministre de la Promotion de l'égalité des chances du gouvernement de Villepin est arrivé en troisième position sans avoir la possibilité de se maintenir. Il a appelé à "voter pour un médecin qui ne s'appelle pas Dubernard". Après l'annonce des résultats, François Bayrou a estimé que, si l'avance de l'UMP se confirmait à l'Assemblée nationale après le second tour des législatives, cela créera un déséquilibre malsain pour le pays. "Au niveau national, nous avons assisté à une vague dont tout le monde connaît l'ampleur. Elle est le prolongement et l'amplification du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle", a ajouté le président du MoDem. "Cela crée un déséquilibre dans la représentation de l'Assemblée nationale, un déséquilibre terriblement marqué. Et ce déséquilibre, un jour ou l'autre, la France le regrettera". Aux yeux de l'ancien ministre, "il n'est pas sain d'avoir des institutions qui portent les uns à un nombre de sièges probablement jamais atteint jusqu'à maintenant et n'offrent aux autres qu'une représentation minorée, trop faible naturellement pour que l'équilibre soit réalisé à l'Assemblée nationale". Face à l'UMP, qui a "des devoirs de réaliser les objectifs qu'elle s'est elle-même fixée", les membres du MoDem seront "constructifs", a conclu François Bayrou, "pour "soutenir ce qui va dans le bon sens et pour dire les yeux dans les yeux ce qui ne va pas." Pour le second tour, le Modem examinera "au cas pour cas" la situation avant d'envisager des désistements.