Le FN dans la tourmente

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Front national continue de s'effondrer. Dans le fil du revers de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle, le FN a enregistré son plus mauvais score aux élections législatives depuis le début des années 80 et passe sous la barre des 5% des voix. Seule consolation pour le parti : la qualification de Marine Le Pen pour le second tour dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais. Conséquence de ces revers, la situation financière s'annonce délicate au FN.

Un revers à la présidentielle, un autre aux législatives... Le Front national n'en finit pas de dégringoler. Au premier tour des législatives, le parti de Jean-Marie Le Pen obtient 4,29%, loin des 11,34% obtenus en 2002, un score qui lui avait alors permis d'obtenir un financement public conséquent. En 1997, le FN avait imposé 75 triangulaires, contribuant à la défaite de la droite. En 2002, en dépit de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle, il n'était plus présent que dans 37 circonscriptions. Une consolation pour le FN : Marine Le Pen, candidate dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, est qualifiée pour le second tour.Ce résultat, qui conforte la stratégie de Nicolas Sarkozy, prive l'extrême droite de tout pouvoir de nuisance. Jean-Marie Le Pen avait demandé à ses électeurs traditionnels de "ne pas se livrer pieds et poings liés" au nouveau président de la République. "Nous serons là demain", a cependant promis le président du FN, en qualifiant le chef de l'Etat "d'illusionniste" qui va devoir "descendre de scène" lorsque les Français se rendront compte que ses promesses ne sont pas tenues."Nous avons enregistré un revers. Nous le savions, nous le prévoyions un peu (...) Mais le Front national n'est pas mort", a néanmoins déclaré Marine Le Pen, pour qui le FN a au contraire "un grand espoir dans l'avenir" parce que "Nicolas Sarkozy décevra quoi qu'il arrive". "Je suis très confiant pour l'avenir du FN", a renchéri le délégué général Bruno Gollnisch, soulignant que le parti d'extrême droite avait déjà subi des reculs sévères dans le passé, notamment en 1988, avant de rebondir. Tenue par une frange du FN pour responsable de l'échec de son père (10,41%) dont elle dirigeait la campagne à la présidentielle, Marine Le Pen a redoré son blason face à son rival Bruno Gollnisch. De son côté, le délégué général du FN doit assumer la contre-performance des législatives, puisqu'il dirigeait la campagne.Pour couper court à toute fronde parmi les cadres qui souhaiteraient lui voir passer la main, Jean-Marie Le Pen, qui aura 79 ans à la fin du mois, a répété à plusieurs reprises qu'il serait candidat à sa propre succession lors du congrès prévu en novembre prochain. Mais l'idée d'une refondation, voire d'un "Epinay de la droite nationale", fait son chemin au sein de l'extrême droite où des militants redoutent de ne plus retrouver avant longtemps un espace politique important. En mobilisant les électeurs contre l'immigration et pour la défense de l'identité nationale, Nicolas Sarkozy a en effet réussi à "siphonner" dès le premier tour de la présidentielle près d'un million de voix du Front national.