C'est Robert Grossmann, un ami de 32 ans de Nicolas Sarkozy qui l'a fait entrer dans le mouvement des jeunes gaullistes en 1975 et président UMP de la Communauté urbaine de Strasbourg, qui avait soufflé l'information. Le Conseil des ministres cette semaine n'aura pas lieu à Paris le mercredi comme c'est de coutume mais sera décentralisé à Strasbourg vendredi, le 7 septembre, dans les locaux de la Préfecture. Cette délocalisation devrait permettre aux ministres d'aborder des thématiques plus locales. Des annonces en termes d'infrastructures pourraient notamment être faites à cette occasion. Deux thématiques principales sont au menu de cette réunion des ministres : l'aménagement du territoire et le développement de l'Alsace. Mais cette décentralisation toute temporaire a aussi une résonnance très politique. La droite alsacienne a en effet mal vécu le débauchage de Jean-Marie Bockel, le maire socialiste de Mulhouse dans le Haut-Rhin, qui a fait son entrée au gouvernement comme secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie. Et ce alors même que l'Alsace a voté à plus de 65% pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle. Cette première délocalisation alsacienne devrait ouvrir la voie à d'autres conseils des ministres organisés hors de Paris. Le prochain rendez-vous a été fixé en octobre en Corse, à la demande de Nicolas Sarkozy. "Ce que souhaite le président de la République, c'est sortir de Paris, sortir des codes, (...) montrer que le pouvoir n'est pas seulement un pouvoir lointain et que le gouvernement peut travailler de manière décentralisée", a expliqué le porte-parole de l'Elysée.