Avec six mois de retard sur le calendrier initial, le groupe européen de défense et d'aéronautique EADS et sa filiale Airbus ont sélectionné mercredi les repreneurs de six de leurs sites, en France, en Allemagne et en Angleterre. A chaque fois, ils ont opté pour une entreprise nationale. Sans surprise, l'équipementier aéronautique français Latécoère a été retenu pour la reprise des sites de Méaulte et de Saint-Nazaire. Le groupe américain Spirit, qui proposait de racheter les sites d'Airbus, a finalement été écarté au grand soulagement des syndicats.
"C'est une bonne nouvelle", a estimé la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Pour le syndicat des cadres, la CFE-CGC, c'est "une grande étape", mais une "grosse déception" pour le premier syndicat d'Airbus, FO, qui demande des "garanties industrielles". Le syndicat CGT d'Airbus à Méaulte a estimé que la cession du site picard de la filiale d'EADS à Latécoère "ne garanti(ssait) pas l'avenir" de l'usine et a dit craindre à terme une "délocalisation".
Le président du conseil de surveillance de Latécoère, François Junca, a déclaré mercredi que face "à une forte croissance d'activité" dans l'aéronautique, les emplois sur les sites qui seront repris par l'équipementier (Méaulte et Saint-Nazaire-ville) "seront développés". De son côté le président du Directoire de Latécoère, François Bertrand, a précisé que "les salariés d'Airbus vont garder leur statut qui est très proche de celui de Latécoère et qu'ils deviendront salariés d'une nouvelle entreprise", filiale du groupe Latécoère.
La décision d'Airbus de céder des sites s'inscrit dans le plan de restructuration et d'économies d'Airbus Power8, décidé face aux retards de livraison de l'avion géant A380 et au coût du futur long-courrier A350 XWB, dont la mise en service est prévue pour 2013.