La prostitution ne cesse de se développer

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avec AFP

La prostitution ne cesse de se développer dans "un vaste marché globalisé", accentué par une circulation des personnes de plus en plus facile, le développement d'internet et une banalisation de l'achat du corps humain, dénonce jeudi dans un rapport une fondation contre l'exploitation sexuelle. Dans son rapport annuel 2012, intitulé "Exploitation sexuelle, une menace qui s'étend", la Fondation Scelles fait un état des lieux de la prostitution dans 66 pays, où "le nombre de personnes prostituées ne cesse d'augmenter et l'exploitation sexuelle apparaît plus que jamais comme un vaste marché mondialisé qui brasse les nationalités".

Les réseaux font preuve d'une "grande capacité d'adaptation", a expliqué Yves Charpenel, magistrat et président de la Fondation, lors d'une conférence de presse à Paris. "Les proxénètes passent des accords commerciaux entre eux", raconte-t-il, citant le cas de proxénètes roumains qui "vendaient de jeunes Equatoriens à des Français", ou un réseau libanais qui "allait chercher des femmes au Venezuela pour les vendre en France".

L'exploitation sexuelle est accrue par "la circulation plus facile des biens et des personnes", ajoute-t-il. Fini les camions transportant clandestinement les prostituées pour passer les frontières: aujourd'hui, la majorité des prostituées viennent de l'étranger (90%) "avec de vrais papiers ou quasi vrais. Elles arrivent par avion avec des contrats", explique-t-il, donnant l'exemple des prostituées nigérianes ou chinoises qui viennent "via des offices de tourisme". A Chypre, par exemple, des réseaux faisaient venir des femmes ukrainiennes ou russes avec des visas de "danseuses exotiques" ou "d'artistes", avant de les envoyer dans les pays du Golfe.