La lutte contre le changement climatique financièrement possible

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Administrator User , modifié à
Il faudra réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre dans les 50 prochaines années pour contenir le réchauffement climatique mais cet effort ne coûtera qu'une petite fraction du PIB mondial. C'est la conclusion d'un rapport approuvé par des experts réunis sous l'égide de l'Onu cette semaine.

Dans le troisième d'une série de documents, qui était en négociation depuis cinq jours à Bangkok, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) estime que le coût d'une limitation à 2°C de la hausse des températures ne dépasserait pas 0,12% du PIB mondial. "C'est un prix peu élevé pour réduire le risque d'une dégradation climatique majeure", pour Bill Hare, conseiller de Greenpeace et coauteur du rapport. "C'est un grand rapport, très vigoureux, qui montre qu'il est économiquement et techniquement possible d'obtenir des réductions d'émissions assez importantes pour limiter le réchauffement à 2 degrés", a-t-il dit. "Cela montre que les coûts induits sont tout à fait modestes." Pour tenir l'objectif de 2 degrés, les spécialistes jugent nécessaire une réduction de 50 à 85% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) d'ici à 2050, dit le rapport. Cependant, les progrès technologiques - en particulier ceux qui permettront de produire et de consommer l'énergie plus rationnellement - font penser que des objectifs de cet ordre sont réalisables, notent ses auteurs. Le document met en évidence le rôle des énergies nucléaire, solaire et éolienne, de bâtiments et de modes d'éclairage plus économiques, ainsi que les moyens de filtrer le dioxyde de carbone rejeté par les centrales à charbon, les plates-formes pétrolières et gazières. Les experts notent aussi pour la première fois que des changements de mode de vie peuvent contribuer à la lutte contre le réchauffement planétaire. Ils ne donnent pas d'exemples mais Rajendra Pachauri, président du GIEC, a mentionné à titre personnel le fait de baisser le thermostat et de manger moins de viande rouge, ce qui pourrait réduire les émissions de gaz par les animaux. Le document, sur lequel se sont mis d'accord experts et responsables de plus de cent pays, dresse un bilan des dernières recherches sur le coût et les moyens de réduire les émissions à effet de serre. C'est un guide sur lequel peuvent s'appuyer les Etats mais qui ne leur dicte pas de politique précise. Le message n'en est pas moins clair - la balle est dans le camps des gouvernements et les retards ne sont plus acceptables. Selon Pachauri, l'intérêt marqué des opinions publiques incitera les gouvernements à passer à l'action. "Dans une démocratie, c'est la population qui finit par créer la pression pour le changement et l'initiative".