La grippe aviaire de retour en France

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les trois cygnes retrouvés morts sur un étang de la commune d'Assenoncourt en Moselle ont été déclarés positifs au virus H5N1. Le ministère de l'Agriculture a annoncé que les mesures de prévention de la grippe aviaire ont été portées au niveau "élevé". Ces mesures, destinées aux détenteurs de volailles et d'oiseaux d'agrément, s'appliquent à tout le territoire métropolitain.

Le laboratoire national de référence de l'Agence française de santé sanitaire des animaux (AFSSA) a confirmé la présence du virus H5N1 hautement pathogène sur trois cygnes trouvés morts sur un étang de la commune d'Assenoncourt. Dès la découverte mardi des volatiles morts, des mesures avaient été prises dans la zone concernée, avec la délimitation d'une zone de contrôle dans un rayon de 1 km autour de l'étang et d'une zone d'observation de 15 km, et elles sont maintenues. Au niveau national, le ministère de l'Agriculture a décidé de passer les mesures de prévention du risque du niveau "modéré" au niveau "élevé" conformément aux dispositions réglementaires. Les détenteurs de volailles et d'oiseaux d'agrément doivent être protégés afin de prévenir tout contact direct ou indirect avec les oiseaux vivant à l'état sauvage ou faire l'objet de mesures alternatives avec une visite vétérinaire d'évaluation. Cette visite doit être renouvelée à une fréquence mensuelle dans les 98 zones humides à risque déterminées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. En outre, les rassemblements de volailles et d'oiseaux et les compétitions de pigeons sont interdits. La France avait décidé fin juin de renforcer son dispositif de prévention et de surveillance des volailles et des oiseaux sauvages après la découverte de cas de grippe aviaire en Allemagne. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a souligné ce jeudi que "la France n'est pas menacée par une pandémie de grippe aviaire puisqu'il n'y a pas de contamination interhumaine" avec le virus mais appelle à la vigilance. "Il faut être extrêmement vigilant car la grande pandémie grippale qui a suivi la guerre de 1914, la grippe espagnole, était une pandémie grippale d'origine aviaire", a-t-elle déclaré. "C'est la raison pour laquelle nous sommes à la manoeuvre avec beaucoup de vigilance pour faire en sorte que l'ensemble du système de santé soit prêt à affronter une mutation du virus", a-t-elle ajouté. Alain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), s'est lui déclaré "très surpris" par cette découverte. "Nous ne sommes pas en 'période' de H5N1 - les poussées se font plutôt en hiver -, ni en période de migrations", a-t-il dit. Tout en attendant plus de précisions, il en appelle aux autorités et à l'opinion public pour que cette affaire "ne dégénère pas à nouveau en haro sur les oiseaux sauvages." Les derniers cas avérés de grippe aviaire H5N1 sur des oiseaux sauvages dans le pays remontaient au printemps 2006. Selon les données du ministère de l'Agriculture, 62 oiseaux morts avaient alors été révélés positifs au virus. Un seul élevage avait été contaminé, en février 2006, obligeant les services vétérinaires à tuer plusieurs centaines de dindes à Versailleux (Ain).