La burqa divise la majorité

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Hélène Favier , modifié à
Sur Europe 1, Bernard Accoyer a vivement rappelé à l’ordre Jean-François Copé.

Mardi, après six mois de travail, la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la burqa a présenté ses conclusions, qui ont eu pour effet immédiat de semer le trouble au sein de la majorité.

La mission propose en effet le dépôt d’une résolution condamnant le port du voile sans toutefois préconiser une loi d'interdiction totale.

Copé veut une loi

Or, une loi c’est justement ce que souhaite Jean-François Copé. Le président du groupe UMP de l'Assemblée a confirmé mardi qu’il déposerait un texte visant à l'interdiction totale de la burqa, "dans les jours qui viennent", en vue d'un débat au lendemain des élections régionales des 14 et 21 mars.

"Le moment est venu pour lui de s'arrêter"

Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), l'a rappelé à l'ordre en termes vifs.

"Je dis à Jean-François Copé qu'il a apporté une contribution mais que le moment est venu de s'arrêter parce que sa contribution a été un peu conduite à marche forcée", a-t-il estimé mercredi sur Europe 1. "La précipitation n'est jamais bonne surtout sur une question complexe et sensible", a ajouté le président de l’Assemblée.

"Je suis atterré par cette surenchère"

Le député UMP François Grosdidier, ancien membre du Haut conseil à l'intégration, s'est montré encore plus sévère à l'égard de Jean-François Copé. "Je suis atterré par la surenchère idéologique et la course de vitesse médiatique entamées par le président de mon groupe pour se distinguer à tout prix à la fois de l'exécutif et des autres groupes parlementaires", juge-t-il.

Jean-François Copé, qui avoue son ambition de briguer la présidentielle en 2017, n'a jamais caché ses désaccords avec Nicolas Sarkozy, qui se montre prudent sur ce dossier.