La Taverne du croissant, "un endroit sacré"

La Taverne des croissants à l'angle des rues de Montmartre et du croissant.
La Taverne des croissants à l'angle des rues de Montmartre et du croissant. © La Taverne des croissants
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Ariane Lavrilleux et , modifié à
REPORTAGE - Pour commémorer l’anniversaire de la mort de Jean Jaurès, les badauds se rendent sur le lieu où le résistant a été assassiné il y a 100 ans.

L’INFO. C'était hier ou presque. Il y a tout juste 100 ans, le 31 juillet 1914, Jean-Jaurès tombait sous les balles d'un ultra-nationaliste. Aujourd'hui encore, le café où il a été tué à Paris, la Taverne du Croissant, rue Montmartre, - anciennement le Café du croissant - est un lieu de pélerinage. Europe 1 s’y est rendu.

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"Une rose comme une déclaration d’amour". A côté du petit buste en bronze de Jean Jaurès et de vieux articles de l’Humanité, un homme dépose une rose et se recueille de longs instants devant la plaque qui rappelle l’endroit où le résistant s’est écroulé. Il s’agit de Christian, l’arrière-petit-fils de la figure du socialisme : "Malheureusement, quand ça a changé de propriétaires, ils n’ont pas remis la table d’origine. Parce que sur la table, quand je venais manger ici, il y avait encore les deux traces de balle. J’ai déposé une rose comme une déclaration d’amour", raconte-t-il. 

"L’impression que c’est un endroit sacré". La famille de Jaurès est loin d’être la seule à venir se recueillir. S’il ne reste quasiment aucun mobiliser d’époque, la Taverne du Croissant s’est toutefois transformée en mémorial : "il y en a qui sont un petit peu spéciaux, comme s’ils étaient dans une église. On a l’impression que c’est un endroit sacré", confie Deborah Ferri, responsable de l’établissement.

Wanda et Jean-Pierre, deux férus de socialisme, eux reviennent chaque année pour  refaire le film du meurtre. "Le coup de feu a été tiré de la rue Montmartre. Raoul Villain a écarté le rideau et il a tiré à bout portant", raconte le premier. "Jean Jaurès était en train de manger sa tarte aux fraises", précise la seconde. Un dessert qui, bien sûr, sera au menu de jeudi.