La Sécu reconnaît le stress comme maladie du travail

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Pour la première fois, la Sécurité sociale a reconnu dernièrement qu'un contremaître foudroyé par une crise cardiaque fin janvier dans son usine de pneumatiques de l'Oise, avait bien été victime d'un "stress chronique", causé par son travail. La direction de Continental avait pourtant refusé de reconnaître ce cas d'accident du travail. Les employés de cette usine parlent "d'efforts inhumains" demandés sur les chaînes de montage.

Stress, pression : à plusieurs reprises, les délégués syndicaux de l'usine de pneumatiques Continental de Clairoix dans l'Oise ont tiré la sonnette d'alarme, dénonçant des conditions de travail difficiles, en particulier pour les chefs d'équipe. Le 31 janvier dernier, c'est justement l'un de ces chefs d'équipe, un homme de 52 ans, qui s'est écroulé sur son lieu de travail, victime d'une crise cardiaque. Hospitalisé dans un service de réanimation, il est décédé quinze jours plus tard. La Sécurité sociale vient de reconnaître que sa mort était bien liée à son activité professionnelle. Pour la Sécu, le décès de ce contremaître, dû à un "stress chronique", peut bien être défini comme un accident du travail. Ses collègues parlent eux d'"efforts inhumains" : "il a été au-dessus de ses forces, il s'est affaibli physiquement et on peut dire qu'il s'est tué à la tâche" explique un responsable de la CFDT. La direction de Continental a de son côté toujours refusé de considérer que ce décès était lié à l'activité professionnelle de son salarié. Elle estime qu'elle n'avait reçu aucun signal d'alarme de la part de ses employés. Tous suivaient d'ailleurs une formation pour mieux gérer leur stress. C'est pour faire évoluer cette position qu'une enquête a été ouverte devant les organismes de sécurité sociale. Leur médecin conseil a conclu que l'usine devait bien être considérée comme responsable. Aujourd'hui, la direction reconnaît qu'elle a une "exigence de qualité et de résultat qui met une certaine pression" sur ces salariés. Depuis la mort du contremaître, cette pression existe toujours selon les employés mais elle est moins forte qu'avant.