La Pologne bloque la création d'une Journée contre la peine de mort

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
En votant contre ce projet, la Pologne a bloqué de fait la création d'une Journée européenne contre la peine de mort qui nécessitait l'unanimité des 27 états membres de l'Union. A la place la Pologne, dirigée par les très conservateurs frères Kaczynski, propose une Journée de défense de la vie qui condamnerait pêle-mêle la peine de mort mais aussi l'avortement et l'euthanasie.

La Journée contre la peine de mort existe déjà au niveau mondial le 10 octobre. L'Union européenne avait prévu de la décliner à l'échelle du vieux continent alors même que la Convention européenne des droits de l'homme interdit cette pratique dans pour les 47 pays membres du Conseil de l'Europe, Pologne compris. Mais pour entériner la création de cette date symbolique, les 27 devaient être unanimes. Or le pays des frères Kaczynski a décidé de s'y opposer. Le président polonais et son premier ministre, qui dirigent la Pologne avec une coalition de conservateurs catholiques, de populistes et de membres de l'extrême-droite, ont proposé en lieu et place de la Journée contre la peine de mort, de mettre en place une Journée de défense de la vie. Son contenu serait plus large que la simple dénonciation de la peine de mort car il inclurait pêle-mêle l'avortement et l'euthanasie, deux thématiques très polémiques. Pour la Pologne, la Journée contre la peine de mort est sans intérêt car la peine de mort est déjà abolie dans tous les pays européens. Dans le passé, les frères Kaczynski avaient ouvertement regretté cette abolition. La présidence portugaise de l'Union européenne a tenté d'argumenter que l'Europe avait une politique contre la peine de mort mais n'en avait pas au sujet de l'avortement et de l'euthanasie pour rejeter la proposition polonaise. Elle espère ainsi faire changer d'avis la Pologne sur cette Journée européenne contre la peine de mort dans les semaines à venir. "Avec cette position, le Gouvernement polonais empêche d'autres Etats membres de l'Union européenne d'adresser un signal clair à tous les pays qui continuent d'appliquer la peine capitale dans le monde", a estimé de son côté le représentant du Conseil de l'Europe. Fannie Rascle