La Matinale de Jean-Marie Le Pen

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Administrator User , modifié à
Douze jours : douze candidats. Après Gérard Schivardi et Jean-Pierre Chevènement, conseiller spécial de Ségolène Royal, c'était au tour de Jean-Marie Le Pen de répondre ce matin aux questions de la rédaction d'Europe 1 dans "sa" Matinale. Jean-Pierre Elkabbach a mené l'interview, entouré de Jérôme Chapuis, Brigitte Béjean et Fabienne Le Moal.

Cinq ans après le « séisme politique » qu'il avait provoqué en 2002, Jean-Marie Le Pen entend bien rééditer sa performance. A 78 ans, le candidat du Front national mène sa cinquième campagne présidentielle. Jean-Marie Le Pen, longtemps adepte de provocation et de jeux de mots parfois douteux a choisi cette fois de jouer davantage la carte de rassembleur de la Nation. Le candidat du Front national a fêté cette année ses cinquante ans de vie parlementaire : il a été le plus jeune député de France. Les sondagesJean-Marie Le Pen estime ce matin que "la victoire est dans les urnes". Le candidat du Front national se montre confiant en ses chances de victoire. "Ce sont les électeurs et les électrices qui vont en décider. Je ne crois pas à l'indécision qu'avancent les organismes de sondages", souligne-t-il. A la question de savoir s'il pense faire plus de 20% au premier tour, il répond :"Oui je pense. C'est mon intuition personnelle". Différences avec Nicolas Sarkozy Jean-Marie Le Pen a répété ce matin ce qu'il avait dit au sujet de Nicolas Sarkozy dans le Grand Rendez-vous d'Europe 1 dimanche dernier : " C'est un candidat qui vient de l'immigration alors que moi je viens du terroir ". "Compte tenu de la particularité du chef de l'Etat", juge Jean-Marie Le Pen, "je ne suis pas sûr qu'il soit de bon goût de se présenter à ce poste quand on n'est pas représentatif du peuple qu'on entend représenter ". Le porte parole de Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, confiait récemment qu'un prochain accord se mijotait entre le droite UMP et le Front national. Marine Le Pen, dans Le Monde du 9 avril, expliquait : « Nous sommes parvenus à instaurer un véritable dialogue entre Sarkozy et Le Pen ». Le candidat du Front national dit n'avoir entamé « aucun dialogue avec Nicolas Sarkozy ». Il tempère cependant : « Je pense qu'on peut discuter avec lui ». Ségolène Royal et François BayrouJean-Marie Le Pen n'épargne pas ses autres adversaires. A propos de Ségolène Royal, il dit : « Je la trouve un peu cheap. Elle dévide ses notes sur un ton monocorde, sans élan et sans passion. Je ne la vois pas en présidente de la République ». Au sujet de François Bayrou : « C'est une créature des sondages », dit-il. « Il n'est pas le chevalier blanc qu'il prétend être chargeant les moulins de la décadence française ». Sécurité routièreJean-Marie Le Pen est "convaincu que le nombre de morts sur la route a diminué sur les routes en raison du port de la ceinture". Il ne voit pas en revanche l'intérêt des radars. "On met des radars pour gagner de l'argent sur les dos des citoyens", estime-t-il. Le candidat du Front national prône un assouplissement de la vitesse sur les routes. "Sur autoroute", dit-il, "je serais d'avis de passer à 150 km/h au lieu de 130km/h". Dans le domaine de la sécurité routière, Jean-Marie Le Pen attaque l'Union européenne : "Il faut mettre en cause le nombre de camions européens qui circulent sur nos routes". L'avortement Le candidat du Front national estime que l'avortement est « un échec », « un drame, individuel et collectif ». « Je pense qu'il faut diminuer le nombre des avortements en France », juge Jean-Marie Le Pen. « J'ai un principe général de respect de la vie ». Jean-Marie Le Pen propose une aide sociale, « le salaire parental », pour permettre aux femmes qui le désirent d'élever leurs enfants en leur donnant un Smic pendant trois ans pour le premier enfant.