La France de Hollande, celle de Sarkozy

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avec AFP , modifié à
Le candidat socialiste a repoussé Nicolas Sarkozy vers l'est du pays. Deux France distinctes.

Électoralement parlant, il n'y a pas une mais bien deux France. Le 1er tour de l'élection présidentielle a fait ressortir un axe est-ouest de la Manche à l'Alsace et nord-est/sud-est favorable à Nicolas Sarkozy, tout le reste ayant placé en tête François Hollande.

Dans le détail, le candidat socialiste arrive en tête dans 56 départements métropolitains (c'était le cas pour 23 d'entre eux seulement pour Ségolène Royal en 2007), tandis que Nicolas Sarkozy sort premier dans 39 départements. Autrement dit, une bonne trentaine de départements ont basculé. Marine Le Pen est en tête dans une seule de ces circonscriptions, le Gard.

La gauche a gagné du terrain dans le Centre

Du coup, le contraste est frappant : alors que le bleu dominait presque uniformément à l'est d'un axe allant de la Manche à l'Hérault, cet espace a fondu. Il occupe une bande centrale bornée d'un côté par la Bretagne, très favorable à la gauche, et par la frontière allemande d'autre part. Au nord, il est délimité par la Manche et les Ardennes, au sud par la Vendée et le Doubs, puis descend uniformément jusqu'à la Méditerranée, Isère exceptée.

"Très schématiquement, on a une France de gauche à l'ouest, et une France de droite à l'est", estime Frédéric Dabi, de l'Ifop. Mais la gauche a gagné du terrain dans le centre du pays. Nicolas Sarkozy conserve ses bastions (PACA, Alsace, Champagne-Ardennes) mais recule par rapport à 2007, y compris dans des villes comme Nice et Toulon.

Et le vote FN ?

Le vote Hollande, lui, fait une poussée partant de tout le sud-ouest, terre traditionnelle de la gauche, jusqu'au sud de la région Centre (Indre, Cher) et aux contreforts du Massif central (Allier, Nièvre) où Ségolène Royal avait été devancée en 2007. La Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, ainsi que la majorité de l'Ile-de-France dessinent de grosses taches roses isolées.

Le FN consolide d'autre part ses positions à la fois dans des terres populaires - Pas-de-Calais (25,5%, devant Nicolas Sarkozy), est de la Moselle -, dans des localités industrielles sinistrées comme Bolbec, près du Havre (22,5%), ou des villes moyennes dominées depuis longtemps par la droite, comme Tourcoing (Nord). Il se renforce aussi en PACA, où sa poussée (23,9%) ne lui permet pas toutefois de devancer Nicolas Sarkozy, en tête. Marine Le Pen s'affirme notamment dans le Vaucluse où elle obtient 27%.