Après sept hausses de taux directeurs en 15 mois, la Banque centrale européenne n'a pas encore fini sa hausse des taux pour durcir le crédit dans la zone euro mais la fin se rapproche. Jeudi, lors de sa conférence de presse mensuelle, le président de la BCE Jean-Claude Trichet a annoncé un relèvement d'un quart de point du principal taux directeur à 3,75. Il a fait valoir que les conditions monétaires continuaient de soutenir la croissance économique et a répété que le conseil des gouverneurs resterait "inflexible" face aux pressions inflationnistes. La prévision médiane pour le taux d'inflation en 2008 est passée à 2% au lieu de 1,9% il y a trois mois. "Notre politique économique reste du côté accommodant compte tenu du niveau modéré des taux directeurs de la BCE, de la vigueur de la croissance de la monnaie et du crédit, et de la liquidité toujours abondante au regard de l'ensemble des indicateurs pertinents", a-t-il déclaré. Ce nouveau terme "modéré" pour qualifier les taux d'intérêt constitue un changement de ton puisque le président de la BCE parlait jusqu'ici de taux "bas". Ce faisant, la banque centrale paraît reconnaître que les conditions de crédit sont moins stimulantes après sept hausses de taux qui ont renchéri le loyer de l'argent de 175 points de base depuis décembre 2005. De fait, Trichet a laissé entendre que la BCE se laissait de la marge pour les prochains mois. A une question, il a répondu que si la banque centrale avait voulu préparer le marché à une attitude plus restrictive il n'aurait pas hésité à le faire. Mais en réponse à une autre il a affirmé : "Je n'ai pas dit que les taux avaient atteint un pic, point final". Pour les économistes, cette petite phrase montre que la BCE relèvera probablement son taux directeur à 4% et peut-être au-delà.