L'ouverture, la botte secrète de Nicolas Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après les ministres et les secrétaires d'Etat de gauche entrés au gouvernement, Nicolas Sarkozy pousse la candidature de Dominique Strauss-Kahn pour prendre la tête du Fonds monétaire international (FMI). Cette stratégie d'ouverture déçoit la droite mais agace le PS. Le président de la République devrait donc la poursuivre.

"Il m'a paru être le plus apte à ce poste". C'est avec ces mots que Nicolas Sarkozy à pousser la candidature française du socialiste Dominique Strauss-Kahn à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI). Le principal intéressé n'a pas encore répondu à cette invitation, mais elle s'inscrit directement dans la volonté d'ouverture affichée par le président de la République depuis sa nomination. Une stratégie ? Face à tous ceux qui l'accusent de débaucher volontairement des personnalités de gauche, Nicolas Sarkozy semble s'agacer : "Et je devrais priver la France de sa candidature parce qu'il est socialiste? Comment serais-je le Président de tous les Français si je raisonnais comme ça", s'est ainsi exclamé le président de la République quand on lui a demandé s'il ne s'agissait pas d'un calcul politique. Cette stratégie d'ouverture est une des marques de fabrique des débuts de la présidence de Nicolas Sarkozy. Une ligne directrice qui prend peu à peu des allures de botte secrète. Synonyme de consensus au-delà des partis politiques et des bisbilles partisanes, l'ouverture a plutôt bon écho dans l'opinion publique. Et si au passage, elle peut agacer ceux qui ont toujours été dans le camp du président de la République et qui peuvent se sentir floués, elle a surtout le mérite de semer le trouble dans l'opposition. François Hollande a donné le ton ce matin sur Europe 1. Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, les personnalités de gauche qui ont choisi d'entrer au gouvernement étaient "pour l'essentiel" des "soldats perdus" du Parti socialiste. Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë s'est lui amusé de l'offre faite à DSK : "Ce qui me fait un peu sourire c'est que j'ai l'impression que le président de la République ne voit des compétences que chez les socialistes, c'est un hommage qu'il nous rend" avant d'y voir une "arrière pensée" de la part de Nicolas Sarkozy qui "aimerait tout diriger, la majorité et l'opposition". Quant à Gérard Collomb, il n'est lui pas choqué par la méthode. "C'est bien joué" de la part du président de la République, estime le maire socialiste de Lyon car "le fait de bousculer les lignes conforte Nicolas Sarkozy sur le plan national". Après les ministres et les secrétaires d'Etat de gauche entrés au gouvernement, après la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la direction générale du FMI, on parle de plus en plus de Jack Lang pour une mission sur la modernisation des institutions. Et l'entourage de Nicolas Sarkozy le promet : d'autres personnalités de gauche pourraient être appelées à rejoindre le président de la République. Ouverture encore et toujours.