Il était né juif et s'était converti au catholicisme. Il avait fait du dialogue entre les religions et du rapprochement entre les catholiques et les juifs le combat de toute une vie. Les obsèques du cardinal Lustiger, qui ont duré plus de deux heures trente vendredi matin en la cathédrale Notre-Dame de Paris, ont été à son image. En effet, une prière juive aux morts, le Kaddish, a d'abord été lue par des proches du cardinal sur le parvis de Notre-Dame avant que la cérémonie catholique ne se poursuive à l'intérieur de la cathédrale. Une vingtaine de représentants des communautés juives française et internationale avaient pris place dans la nef parmi 3.000 fidèles, connus ou anonymes, venus se recueillir.
Au premier rang, on notait la présence de Nicolas Sarkozy, de François Fillon mais aussi de Bernadette Chirac et de l'ancien président polonais Lech Walesa. Monseigneur Vingt-Trois, le successeur du cardinal Lustiger, a pris la parole pour rendre hommage à "un pasteur, un père, un ami". Il a honoré la mémoire d'un "maître spirituel" à "la personnalité exceptionnelle". Le pape Benoît XVI a fait lire un message saluant "une grande figure de l'Eglise, respectée de tous". Marcel Druon, secrétaire perpétuel de l'Académie française, dont Mgr Lustiger avait été un des membres, a également pris la parole. Nicolas Sarkozy a salué "un grand homme". Près de 2.000 personnes ont aussi suivi la cérémonie sur un écran géant à l'extérieur de Notre-Dame.
Le cercueil de l'ancien archevêque de Paris avait été transporté par six prêtres dans la cathédrale. Il a ensuite été exposé au pied de l'autel sous une immense photo du cardinal en habit rouge, souriant. A l'issue de la cérémonie, il a été descendu dans la crypte de Notre-Dame, là où reposent traditionnellement les archevêques de Paris. Une petite boîte contenant de la terre du monastère de Saint-Georges de Kosiba, proche de Jéricho et du Mont des Oliviers surplombant Jérusalem, a été disposée dans le cercueil.