"Désormais, la droite est sur le pied de guerre et on doit s'attendre à une campagne dure et sans vergogne, qui sollicitera une grande mobilisation et une grande cohérence à gauche", estime Gilles Savary, porte-parole de Ségolène Royal. Il écrit, dans un communiqué, que Nicolas Sarkozy s'est situé, dans son discours d'intronisation dimanche, "sur une ligne d'exacerbation des préjugés et des exaspérations sociales entre Français (...) aux antipodes de la cohésion sociale et de la mobilisation nationale de Ségolène Royal". Cette dernière n'a fait aucun commentaire direct après l'adoubement de Nicolas Sarkozy par une droite soucieuse d'afficher son unité. "La gauche défiée", titre le quotidien Libération lundi, jugeant que Ségolène Royal "est sur la défensive"."Au secours, la gauche se tait !", écrit le directeur du journal, Laurent Joffrin, dans un éditorial. "La gauche doit, donc, se faire du mouron. Sarkozy a passé l'examen sans peine. En face de lui, une candidate 'à l'écoute' reste muette ou appelle ses anciens concurrents à la rescousse pour combler ses manques, gardant son prestige et ses sondages mais perdant du terrain dans les classes populaires", dit-il. Un sondage LH2 que publie Libération montre que 19% des Français considèrent que le candidat de l'UMP prend mieux en compte les préoccupations des catégories populaires que Ségolène Royal, qui obtient 15%. Interrogé sur la stratégie de la présidente de la région Poitou-Charentes, son co-directeur de campagne Jean-Louis Bianco a souligné que "chacun démarre avec la méthode qu'il veut". Ségolène Royal, a-t-il expliqué sur LCI, "trace sa route, agit suivant ses convictions, a une cohérence qui vient de loin, n'a pas besoin de réinventer une nouvelle cohérence à chaque instant (...). Elle sera amenée dans les semaines qui viennent à continuer à écouter, à continuer à proposer".