"On ne sèche pas ses larmes avec du sang", avait expliqué l'avocat général Benoist Hurel devant la cour d'assises du Val-de-Marne mercredi. Il avait requis une peine de 18 ans de réclusion criminelle, assortie d'une interdiction définitive du territoire français, à l'encontre de Karamoko Coulibaly. Quelques heures plus tard, les jurés sont allés plus loin en condamnant le jeune homme âgé de 29 ans à une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour meurtre avec préméditation. Karamoko Coulibaly avait égorgé en pleine rue à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, en mai 2006, Datou, son ex-fiancée âgée elle de 19 ans.
Karamoko Coulibaly avait fait état à la barre depuis mardi de sa souffrance. Il a expliqué que sans Datou, il était "sans espoir", qu'il s'était senti "trahi", "déshonoré" par la rupture survenue quelques mois avant le drame à l'initiative de la jeune fille. Son avocate a plaidé le crime passionnel, "qui traduit une souffrance, n'excuse pas mais permet de comprendre", et qui est "incompatible avec la préméditation", selon elle. Dans son réquisitoire, l'avocat général a dit accorder "dans la peine requise une place à la souffrance" de Karamoko Coulibaly.
Le 15 mai 2006, alors que Datou se rendait à la boulangerie, son ex-fiancé lui a porté plusieurs coups de couteau à la poitrine et à l'abdomen, avant de l'égorger. Le jeune homme avait ensuite retourné l'arme contre lui. La cour a assorti la peine d'une interdiction définitive du territoire français, l'accusé, né en Mauritanie, étant en situation irrégulière.