L'arrivée du socialiste Bockel fait des vagues

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La nomination mardi midi du socialiste Jean-Marie Bockel au sein du gouvernement Fillon II crée des remous. Au PS, François Hollande considère Bockel comme exclu. A l'UMP, plusieurs élus ont signifié leur mécontentement. L'ouverture du gouvernement à différentes personnalités de gauche et du centre avait déjà suscité de vives réactions lors de sa composition initiale après les présidentielles.

Après Bernard Kouchner, Eric Besson ou encore Jean-Pierre Jouyet, c'est Jean-Marie Bockel, sénateur-maire socialiste de Mulhouse, qui a rejoint le gouvernement remanié de François Fillon. A l'annonce de sa nomination comme secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie, François Hollande a déclaré que Jean-Marie Bockel "s'est mis de fait hors du PS". "Il était à la droite du Parti socialiste, et il est à la droite tout court. C'est sa liberté personnelle. Il était apôtre du blairisme (...) Il a saisi l'opportunité qui s'offrait à la lui", a-t-il ajouté. Jean-Marc Ayrault n'a pas non plus mâcher ses mots. "Les députés socialistes ont spontanément, avec indignation, condamné ces ralliements qui n'ont pas de signe", a déclaré le président du groupe PS à l'Assemblée nationale qualifiant de "choix désolant, de petit niveau" le ralliement de Jean-Marie Bockel. Le Mouvement des Jeunes Socialistes a parlé pour sa part de "trahison". A droite aussi, la nomination de Jean-Pierre Bockel a fait jaser. Arlette Grosskost et Jean Ueberschlag, députés UMP du Haut-Rhin, ont fait part de leur courroux, ce dernier affirmant avoir le sentiment d'être "cocu". "C'est une véritable gifle pour l'électorat de droite alsacien", a-t-il ajouté, se demandant comment allaient réagir les électeurs de sa circonscription "qui ont voté à 70% pour Sarkozy". Arlette Grosskost a décidé de montrer un signe de protestation politique fort. "Je sors du groupe UMP et resterai parmi les apparentés UMP tant que Jean-Marie Bockel sera au gouvernement", a déclaré celle qui avait arraché à Jean-Marie Bockel son siège de député en 2002. Face aux vives critiques de la gauche, Jean-Marie Bockel dit avoir choisi le camp de la réforme. "Il y a un moment où on se dit 'est-ce qu'on va continuer comme ça très longtemps ?' Lorsque, par ailleurs, il y a une vraie volonté de réforme, une vraie volonté d'ouverture et des personnes - je pense au président de la République - qui sont loin de la caricature que l'on fait parfois à gauche", a-t-il expliqué juste après sa nomination mardi. Au sein du PS, Jean-Marie Bockel, qui prônait un social libéralisme opposé à la culture étatique de la gauche française, a souvent été isolé. En 2005, sa motion "Pour un socialisme libéral" avait recueilli 0,65% des voix au congrès PS du Mans. Secrétaire d'Etat puis ministre chargé du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme au sein du gouvernement Fabius en 1986, il fait figure de rescapé à gauche dans une région largement acquise à la droite. Il avait conquis la mairie de Mulhouse en 1989 lors de la vague rose.