Vendredi, paraîtra "L'abbé père". Son auteur, Jean-Christophe d'Escaut (Jean-Christophe Ménétrier, de son vrai nom) y revendique une filiation avec l'abbé Pierre. La menace de ces "révélations" imminentes avait conduit le fondateur d'Emmaüs, alors très affaibli, à accorder un entretien au magazine, qui s'était engagé à ne rien publier tant que l'affaire resterait confidentielle. Depuis, l'abbé Pierre est décédé le 22 janvier dernier et l'homme qui affirme être son fils naturel a décidé de publier son livre polémique, raison pour laquelle Le Pèlerin a choisi de publier l'interview. Le fondateur d'Emmaüs y explique que Jean-Christophe d'Escaut est issu d'une famille très connue au sein d'Emmaüs. "Il s'agit de la première famille que nous ayons accueillie, voici plus de cinquante ans, à Neuilly-Plaisance. Les Ménétrier étaient sans logis. Ils vécurent pendant quelques années au rez-de-chaussée de la maison où nous logions", explique-t-il. "A son arrivée, le couple avait déjà une fille et un garçon. Peu après survint la naissance de Jean-Christophe. Ce qui explique qu'il fasse aujourd'hui un lien, encore une fois sans fondement, entre cette proximité de vie et son origine", ajoute-t-il. L'abbé Pierre précise avoir eu finalement recours, en accord avec Jean-Christophe d'Escaut, à un test ADN. "Pour des raisons évidentes de discrétion, des prélèvements de salive ont été effectués, sur lui et moi, ici même, à mon domicile, par le laboratoire de la préfecture de police de Paris", affirme-t-il. "Le 8 juin 2004, le rapport de Mme Charpin, directrice des services, concluait négativement par cette phrase sans équivoque : 'AB est donc exclu comme pouvant être le père biologique de JC.' Quelle a été sa réaction ? Dans un premier temps, il a semblé indifférent. Puis il est revenu à la charge, accusant le laboratoire d'incompétence, voire même de falsification, du fait que j'étais une personnalité connue", ajoute la personnalité préférée des Français. L'abbé Pierre dit comprendre le trouble que pourrait provoquer cette affaire moins d'un an après la publication d'un livre où il confesse avoir "connu l'expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction" mais répète n'avoir jamais eu "d'union" avec la mère de Jean-Christophe. Prié de dire pourquoi il a donné son accord à la publication de ce livre, il avance avoir aidé son accusateur en lui remettant des carnets confidentiels et des photos originales car "la souffrance de cet homme m'est une souffrance"."Seule la vérité, acceptée par lui, peut le sauver de son mal. Pour le reste, chacun jugera", conclut l'abbé Pierre.