L'Algérie sous le choc après un double attentat kamikaze

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Administrator User , modifié à
Un attentat à la voiture piégée a visé le Palais du gouvernement, dans le centre-ville d'Alger mercredi en fin de matinée. Une seconde attaque a touché le commissariat de Bab Ezzouar, dans la banlieue est de la capitale algérienne. Le bilan est d'au moins 30 morts et 200 blessés. Al Qaïda a revendiqué ces deux actions auprès de la chaîne arabophone Al Djazira.

L'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué les attentats à la bombe de mercredi à Alger qui ont fait au moins 30 morts et 200 blessés, selon la chaîne arabophone Al Djazira. Une première attaque a visé les bureaux du Premier ministre Abdelaziz Belkhadem en fin de matinée dans le centre de la capitale où la sécurité a été renforcée ces derniers temps. Pratiquement au même moment, une deuxième explosion frappait le commissariat de Bab Ezzouar, situé tout près de l'aéroport dans la banlieue est d'Alger. "Au début, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un séisme", raconte l'avocat Tahar bin Taleb. "Ma femme m'a appelé peu après en criant et en pleurant. J'ai couru chez moi où j'ai trouvé tous les carreaux et tous les miroirs brisés." Le Premier ministre, Abdelaziz Belkhadem, qui n'a pas été blessé, a parlé d'un "acte criminel et lâche". L'explosion a laissé un trou béant dans la façade du bâtiment gouvernemental, qui compte six étages, et a endommagé les immeubles alentours. A Paris, le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a exprimé son "horreur" et son "indignation" et adressé ses condoléances aux familles des victimes. Jacques Chirac a exprimé "la profonde solidarité" des autorités françaises dans la lutte de l'Algérie contre "le terrorisme international". "Je croyais que les explosions à Alger, c'était fini", a lancé Leila Assaoui, 25 ans, en pleurs près du Palais du gouvernement. "J'ai fait une grosse erreur." Ces attentats menés par des kamikazes, selon les services de sécurité algériens, sont en effet les premiers dans le centre d'Alger depuis plusieurs années. On assiste à un regain de violence dans le pays depuis que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) s'est rebaptisé en janvier Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique, annonçant par la même occasion un renforcement de ses liens avec la nébuleuse islamiste internationale. Ce mouvement a récemment revendiqué de nombreux attentats en Algérie. Il revendique également les explosions de Casablanca, où trois kamikazes se sont fait sauter mardi pour échapper à la police, tuant un policier et blessant une vingtaine de personnes. Etienne Guffroy (avec Reuters)