Kurdistan : Ankara joue la carte de la diplomatie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La Turquie, résolue à éliminer les rebelles séparatistes kurdes réfugiés en Irak, a assuré lundi vouloir épuiser les recours diplomatiques avant de lancer une opération militaire au-delà de sa frontière. Les rebelles kurdes du parti indépendantiste PKK ont proposé un cessez-le-feu à Ankara qui menace depuis plusieurs jours de passer la frontière irakienne pour intervenir et mater cette opposition.

La diplomatie semble être privilégiée dans la crise qui oppose la Turquie aux combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan. Ankara, qui entend éliminer les rebelles séparatistes kurdes réfugiés en Irak, a assuré lundi vouloir épuiser les recours diplomatiques avant de lancer une opération militaire au-delà de sa frontière. Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan est arrivé mardi à Bagdad pour des entretiens avec les responsables irakiens sur la crise. Dans une série d'accrochages durant le week-end, une douzaine de soldats turcs ont été tués par les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Alors que près de 100.000 soldats turcs ont été rassemblés le long de la frontière irakienne, le premier ministre Tayyip Erdogan a annoncé qu'il attendrait quelques jours, afin de laisser aux Etats-Unis le temps d'agir de leur côté contre les séparatistes kurdes. "Si les développements attendus n'interviennent pas dans les prochains jours", nous devrons intervenir, a déclaré Erdogan, en visite en Grande-Bretagne.

Le président américain George Bush a exprimé sa "profonde préoccupation" face aux attaques lancées par le PKK et il a déclaré que le président turc Abdullah Gül et les Etats-Unis continueraient d'exhorter le gouvernement irakien à intervenir contre les rebelles, a déclaré la Maison blanche. Bush s'est aussi entretenu avec le Premier ministre irakien Nouri al Maliki et les deux hommes sont convenus de coopérer avec la Turquie pour empêcher les rebelles de lancer des attaques à partir du territoire irakien. "Nous voulons que le gouvernement irakien intervienne raidement pour faire cesser les activités du PKK", a déclaré Tony Fratto, porte-parole de la Maison blanche. "Nous ne voulons pas assister à une intensification de l'activité militaire à la frontière nord". Les Etats-Unis et l'Irak ont appelé la Turquie à renoncer à une opération militaire au Kurdistan, province irakienne dotée d'une grande autonomie. La région est par ailleurs l'une des rares d'Irak à être restées relativement stables depuis l'invasion américaine de 2003.

Le PKK se dit prêt à "tendre la main" et à "dialoguer". "Mais, si la Turquie continue à se montrer hostile à l'égard du peuple kurde, nous nous défendrons et nous défendrons notre peuple", ajoute-t-il.