Jugé irresponsable d'un crime, il bénéficie de permissions

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Il y a quatre ans, un malade mental avait égorgé une passante en pleine rue à Gaillac dans le Tarn. Jugé irresponsable et acquitté en raison de son état psychiatrique à deux reprises, l'homme bénéficie depuis peu de permissions de sortie. Une décision de justice qui scandalise la famille de la victime tout autant qu'elle l'inquiète.

"Panique à bord" : quand Nicolas Roques a croisé par hasard dans les rues de Toulouse Bouazza Benouahi, l'homme qui a égorgé sa mère il y a quatre ans à Gaillac dans le Tarn, il a eu "un gros instant de panique". "La seule chose qui vient à l'esprit, c'est de faire le travail de la justice à la place de la justice. Mais on peut pas le faire parce qu'on est pas fou. Moi je me l'interdis" explique Nicolas Roques. Bouazza Benouahi n'a pas été condamné pour ce crime parce qu'il a été jugé pénalement irresponsable par la cour d'Assises et la cour d'appel d'Assises. Mais le fait que ce malade mental obtienne désormais des permissions de sortie scandalisent la famille de la victime.

Bouazza Benouahi souffre d'une "lourde pathologie ayant aboli son discernement au moment des faits" selon la justice. Avant le meurtre de 2003, il n'avait pas de casier judicaire mais un épais dossier psychiatrique. Depuis quelques semaines, il bénéficie de sorties dites "à l'essai", pendant la journée, et qui font partie de la thérapie. Ces permissions sont prévues par le code de la santé publique. Mais le malade doit toujours être accompagné de soignants lors de ces sorties. Une précaution qui n'aurait pas été prise selon le témoignage de Nicolas Roques.

La récidive, c'est bien sûr ce que redoute la famille de la victime. "Ce qui m'écoeure, c'est que 7 mois après le deuxième procès, il est dans les rues de Toulouse. Ce qui veut dire qu'il va bientôt ressortir. Et je reste persuadé qu'il recommencera malheureusement" estime Nicolas Roques. "Faites attention, sachez au moins le reconnaître" lance-t-il à propos de celui qu'il considère comme un "criminel".