Jeux en ligne : un "cadeau fait aux amis" de Sarkozy

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Le projet de loi sur l’ouverture à la concurrence des jeux de paris en ligne, fustigé par la gauche, est examiné mercredi.

Discuté à l’Assemblée nationale à partir de mercredi, le projet de loi du ministre du Budget, sur l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne, concerne les paris hippiques, sportifs et les jeux de table. Un marché jusqu’à présent réservé à la Française des Jeux et au Pari mutuel urbain (PMU).

Parmi les mesures inscrites : ne peuvent jouer en ligne les mineurs et les interdits de casino ou encore, pour le poker, la mise est fixée à 1€ afin de limiter l'addiction. L' autorité de régulation des jeux en ligne, l'Arjel, sera chargée de traquer les fraudeurs.

Un projet de loi dénoncé par la gauche : il s’agit d’une "dérive" visant à "faire plaisir" à des amis du chef de l'Etat, a déclaré mardi Jean-Marc Ayrault. "Quand on voit la liste des bénéficiaires, de ceux qui ont fait du lobbying et qui ont essayé d'avoir des rendez-vous avec les parlementaires, on y retrouve la liste des invités du Fouquet's", le restaurant de luxe où Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire présidentielle en mai 2007,a encore estimé le président du groupe PS, sur Europe 1.

A l'appui de sa démonstration, le groupe PS a mis en ligne une vidéo sur le "Jackpotes", le "jeu bling-bling où les copains du Fouquet's gagnent à tous les coups". Sont énumérés les noms "Stéphane Courbit, Arthur, Bernard Arnault, Dominique Desseigne, Vincent Bolloré, Martin Bouygues, Patrick Le Lay, François Pinault, Alexandre Balkany", le fils de Patrick, élu UMP proche du chef de l'Etat.Tous sont prêts à investir dans un des cent sites de jeux en ligne qui seront autorisés. Aujourd'hui, 25.000 sites illégaux cohabitent sur la Toile.

Gaëtan Gorce, député PS de la Nièvre, juge dangereux de "mettre le doigt dans l'engrenage" car si "la législation peut paraître relativement protectrice, elle ne pourra pas tenir par rapport à la pression des principaux opérateurs".

Des critiques reprises même à droite, à mi-voix, par le patron des députés UMP, Jean-François Copé, qui juge "indispensable" la mise en place "d'une politique de prévention de l'addiction au jeu" et s'interroge aussi sur "le contrôle des circuits de financement".

Le projet de loi sera examiné pendant trois jours par les députés puis l’Assemblée se prononcera le 13 octobre sur l’ensemble du texte. Le gouvernement souhaite que le dispositif soit prêt pour la Coupe du Monde de football, à l'été 2010.