Investie en novembre dernier par 60% des adhérents du PS, Ségolène Royal se présente à l'élection présidentielle pour la première fois. Elle est la première femme à se présenter au sein d'une formation qui a des chances de l'emporter. Agée de 53 ans, elle a fait Science Po Paris et l'ENA. Née à Dakar, elle est mère de quatre enfants. Elle a désigné Jean-Pierre Chevènement pour la représenter dans la Matinale des candidats sur Europe 1. Président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement est conseiller spécial de Ségolène Royal. La campagne"Nous sommes dans la dernière ligne droite. Il faut marquer le point", estime Jean-Pierre Chevènement. Le conseiller spécial de la candidate socialiste affiche ce matin sa sérénité au micro d'Europe 1 : "Segolène Royal, qui est à beaucoup d'égards une candidate atypique, va affirmer fortement sa présence au premier tour et je suis confiant pour le second". Les propositions socialistesSégolène Royal "avance très fortement sur le terrain des propositions sociales", juge Jean-Pierre Chevènement, niant ainsi tout flottement dans la campagne de la candidate socialiste. "Elle tient un discours qui est tout à fait clair", ajoute-t-il. "Il y a quand même un fil rouge dans la campagne de Ségolène Royal, c'est le social". Les adversaires de Ségolène RoyalJean-Marie Le Pen a dit lors du Grand Rendez-vous d'Europe 1 dimanche qu'il pensait faire « plus de 20% ». Jean-Pierre Chevènement estime qu'il y a une « certaine forfanterie » chez le candidat du Front national. « Les Français voient bien que la seule candidate qui porte un changement véritable, c'est Ségolène Royal » juge le président d'honneur du MRC. Jean-Pierre Chevènement est sans complaisance pour les adversaires de Ségolène Royal : « Jean-Marie Le Pen, c'est un cul-de sac », « Monsieur Bayrou, je n'en parlerais pas, il n'a pas de programme », « quant à Monsieur Sarkozy, on voit bien qu'il entraînerait une régression sociale qui signerait la fin du compromis social à la fin de la seconde guerre mondiale ». Délocalisations« Il y a des règles à introduire », juge Jean-Pierre Chevènement. Au nom de la candidate socialiste, il précise : « Les aides publiques doivent être remboursées par les entreprises qui délocalisent ». « Il faut favoriser la constitution de petites et moyennes entreprises puissantes », ajoute-t-il. Ségolène Royal propose de nouvelles « règles du jeu au niveau du commerce mondial, intégrant le social et l'environnemental ». Deuxième tourSi Ségolène Royal est au second tour contre Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Chevènement pense que « François Bayrou donnera les consignes qu'il voudra. Je ne sais pas s'il appellera à voter pour Nicolas Sarkozy mais, personnellement, j'en doute». Le conseille spécial de Ségolène Royal exclut en revanche totalement l'hypothèse de la présence de François Bayrou au second tour. « Son socle n'est pas solide. Il est fait de gens très indécis qui pourraient être tentés par la droite et par la gauche ».