Japon : Shinzo Abe ne démissionne pas

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Malgré les pressions venues de toutes parts, le Premier ministre nippon Shinzo Abe a réaffirmé lundi son intention de rester au pouvoir. Il a simplement annoncé un remaniement de son gouvernement après la cinglante défaite aux élections sénatoriales dimanche du bloc conservateur au pouvoir au Japon.

"Je suis déterminé à tenir mes engagements, bien que la situation soit critique", a expliqué le Premier ministre Shinzo Abe juste après l'annonce des résultats catastrophiques du bloc conservateur aux élections sénatoriales. Le chef du gouvernement nippon a bien reconnu sa responsabilité dans cette défaite mais il refuse pour l'instant de démissionner. Seule concession : lundi, Shinzo Abe a annoncé un remaniement d'ici début septembre de son gouvernement, très impopulaire. Car cette défaite électorale n'est qu'un écueil de plus après les bévues et les scandales de corruption à répétition. Le ministre de l'Agriculture soupçonné d'avoir falsifié des factures, s'est même suicidé. Shinzo Abe a promis cette fois de "faire en sorte que les postes appropriés aillent à des titulaires qualifiés". Dimanche, les électeurs, mécontentés par cette série de scandales et la mauvaise gestion du dossier des retraites, ont privé la coalition au pouvoir de sa majorité au Sénat, à l'occasion du premier test électoral national depuis l'arrivée de Shinzo Abe à la tête du gouvernement, il y a dix mois. D'après la constitution, la coalition, formée par le Parti libéral démocrate (PLD) et le Nouveau Komeito, n'a pas à quitter le pouvoir puisqu'elle dispose encore d'une large majorité à la Chambre des représentants, qui désigne le Premier ministre. Mais avec la percée du Parti démocrate, principale formation d'opposition en passe d'obtenir la majorité à la chambre haute, il deviendra difficile pour le gouvernement de faire voter les lois. La presse crédite le PLD d'Abe et son partenaire, le Nouveau Komeito, de 46 sièges, tandis que 60 reviendraient au Parti démocrate. La coalition gouvernementale avait besoin de 64 sièges pour conserver sa majorité à la Chambre haute, dont la moitié des 242 sièges étaient en jeu. Dans la presse nippone, les appels à la démission viennent de toutes parts. "Considérant cette défaite historique, la réponse des électeurs est claire. Le gouvernement n'a pas réussi son test de crédibilité. Le verdict est des plus sévères et mérite la démission du Premier ministre Abe", explique ainsi le quotidien de gauche Asahi. Même pour le quotidien nationaliste Sankei, proche de M. Abe, il est urgent de procéder à "une auto-critique sans concession". Ces remous politiques pourraient aussi avoir des conséquences financières pour la deuxième puissance économique au monde. A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a perdu jusqu'à 1,39% au cours de la dernière séance.