Après douze années à l'Elysée, Jacques Chirac va s'adresser aux Français, dimanche à 20h00, au cours d'une allocution solennelle d'une vingtaine de minutes. Il devrait annoncer qu'il ne briguera pas un troisième mandat et expliquer les raisons de son choix. En revanche, le président de la République, qui a été élu pour la première fois en 1995 et réélu en 2002, devrait attendre le départ de Nicolas Sarkozy du gouvernement, le 23 mars, pour se prononcer sur le nom du candidat qui aura son soutien. En attendant, le chef de l'Etat participe à un Conseil européen jusqu'à vendredi à Bruxelles. Le président est arrivé jeudi en milieu d'après-midi à Bruxelles pour le Conseil européen de printemps qui devrait être largement consacré aux questions énergétiques. Arrivé peu avant 17h30 au centre Julius Lipsius, le chef de l'Etat français n'a fait aucun commentaire devant la presse. Accompagné des ministres des Affaires étrangères et de l'Economie, Philippe Douste-Blazy et Thierry Breton, il est allé directement à l'intérieur du bâtiment saluer Angela Merkel, à qui il a fait un baise-main. Interrogée à son arrivée par des journalistes sur le probable "dernier conseil" de Jacques Chirac, la chancelière allemande, qui préside actuellement l'Union, s'est refusée à tout commentaire. En réponse à la même question, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a rendu pour sa part un vif hommage à "un grand monsieur". "Le président français, c'est un monument pour l'Europe", a lancé Jean Asselborn. "Chaque chose touche à sa fin mais il a laissé des traces". Ce conseil n'est pas le dernier rendez-vous européen du mandat de Jacques Chirac, puisque les dirigeants des Vingt-Sept doivent se retrouver dans 15 jours à Berlin pour les cérémonies marquant le cinquantenaire du Traité de Rome. Après son allocution de dimanche soir, Jacques Chirac pourrait dans un deuxième temps préciser sa position quant à un éventuel soutien au candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy. "C'est très bien, c'est parfait", a-t-on commenté dans l'entourage du ministre de l'Intérieur à propos de l'annonce de la déclaration de Jacques Chirac. "C'est son calendrier. On le respecte. C'est le moment où il le fallait." L'intervention présidentielle intervient alors que le candidat de l'UDF, François Bayrou, est au coude à coude dans les sondages avec Nicolas Sarkozy et la candidate socialiste, Ségolène Royal.