Je l'ai fait, faites-le aussi : c'est en substance le message adressé jeudi matin par Jack Lang aux autres socialistes qui siègent à la direction du Parti socialiste. Le député du Pas-de-Calais leur a demandé de démissionner collectivement des instances dirigeantes du PS. Pour celui qui est pressenti pour faire partie d'une commission gouvernementale, il s'agit de "jouer cartes sur table et de renvoyer devant les militants une démission collective" avant l'organisation de nouvelles élections internes. Ainsi, "ce sont les militants qui trancheront" a précisé Jack Lang, une méthode qu'il juge "plus saine et plus loyale". Jack Lang a, lui, abandonné mercredi matin ses responsabilités au sein du Parti socialiste. Une manière de prendre les devants puisque le bureau national du PS avait adopté une résolution qui prévoyait de toute façon la suspension pour tous ceux qui accepteraient de participer à une commission à la demande de Nicolas Sarkozy. De son côté, Jack Lang a estimé qu'en le menaçant d'une exclusion des instances nationales, on l'a traité comme "un enfant de trois ans". Avant de préciser : "je suis libéré, ils m'ont rendu service en me permettant de prendre une décision que j'aurais dû prendre depuis longtemps. Vive la liberté! Vive la vie!". La politique d'ouverture à gauche mise en place par Nicolas Sarkozy continue en tout cas de faire des remous au sein du Parti socialiste. Pour Henri Emmanuelli, le départ de Jack Lang n'est cependant qu'un incident mineur. "Cela n'affectera en rien la marche et l'avenir du PS, j'en suis désolé pour lui" a-t-il précisé. Plus critique, Pierre Moscovici a estimé que Jack Lang préférait "d'abord penser à lui avant de penser à son parti" avant de lui reprocher d'aimer "trop la lumière". Le député socialiste du Pas-de-Calais n'a pour l'instant pas répondu formellement à l'invitation de Nicolas Sarkozy pour participer à cette commission sur la réforme des institutions.