Italie : Prodi sauve son gouvernement

  • Copié
Administrator User , modifié à
Le président du Conseil italien Romano Prodi a obtenu mercredi soir la confiance des sénateurs, lors d'un vote qui devrait lui permettre en toute logique de demeurer à la tête du gouvernement, ces mêmes sénateurs qui l'avaient pourtant mis en minorité la semaine dernière. Un second vote doit avoir lieu vendredi à la Chambre des députés, mais Romano Prodi y dispose d'une large majorité. Cependant, le problème de la fragilité de sa majorité reste entier.

A une courte majorité, Romano Prodi a remporté un vote de confiance crucial au Sénat. Cent-soixante deux membres de la Haute assemblée lui ont donné leurs voix contre 157. 319 sénateurs ont participé au scrutin, la majorité requise était donc de 160 voix. "Je suis très satisfait, maintenant nous allons aller devant la Chambre basse", a déclaré Romano Prodi. Vendredi, un second vote de confiance doit avoir lieu à la Chambre des députés. Toutefois, l'enjeu est moindre puisqu'il y dispose d'une confortable majorité. Les députés devraient très certainement le confirmer à la tête du 61e gouvernement italien depuis la Seconde Guerre mondiale. Romano Prodi, le dirigeant de centre-gauche, au pouvoir depuis neuf mois, avait démissionné la semaine dernière à la suite d'une fronde de membres de sa coalition concernant la politique étrangère. Mais samedi, il avait été reconduit par le président Giorgio Napolitano, qui lui avait alors demandé de soumettre son gouvernement à un vote de confiance devant les deux chambres du Parlement. La crainte de voir Silvio Berlusconi revenir au pouvoir à la tête d'un gouvernement conservateur a incité les "rebelles" à resserrer les rangs.Mais selon un récent sondage, seulement quatre Italiens sur 10 souhaitent le maintien au pouvoir d'"Il Professore". La plupart des personnes interrogées préféreraient un gouvernement de techniciens ou des élections anticipées, selon le sondage réalisé pour le Corriere della Sera. Trente-neuf pour cent ne donnent plus qu'un ou deux mois de survie au gouvernement Prodi et 22% lui accordent un ou deux ans, sans qu'il puisse aller jusqu'à la fin de son mandat de cinq ans. De nombreux analystes pensent que Romano Prodi restera vulnérable aux querelles au sein de sa coalition. Une coalition divisée sur des sujets aussi divers que la présence militaire italienne en Afghanistan, la réforme des retraites ou encore la reconnaissance de droits aux couples homosexuels. Le dirigeant de centre-gauche a contraint les neuf partis de sa coalition à signer un programme non négociable en 12 points qui lui donne le dernier mot en cas de conflit. Ce document fait référence aux engagements internationaux de l'Italie, notamment la présence de troupes italiennes en Afghanistan, objet de la fronde de la semaine dernière. Mais le projet de loi controversé accordant des droits aux "couples de fait" non mariés n'y est pas mentionné.