Israël fait un nouveau geste envers Mahmoud Abbas

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Israël a libéré 256 prisonniers palestiniens dans le cadre d'un accord, soutenu par les Etats-Unis, visant à renforcer le président palestinien face aux islamistes du Hamas qui ont pris le contrôle de la bande de Gaza en juin. Les prisonniers sont arrivés vendredi matin en Cisjordanie où ils ont été accueillis par Mahmoud Abbas.

Le geste d'Israël à Mahmoud Abbas. Le Premier ministre Ehud Olmert cherche à renforcer la fragile autorité du président palestinien et à marginaliser le Hamas, qui s'est emparé du contrôle de Gaza le mois dernier après des violents combats. Israël a accepté de lever l'ordre de capturer ou tuer 180 activistes, principalement des membres des Brigades des martyrs d'Al Aksa, issues du Fatah, s'étant engagés par écrit à déposer les armes et s'intégrer dans les forces de sécurité d'Abbas. L'Etat hébreu a aussi gracié et libéré 256 détenus qui étaient tous à moins d'un an de leur libération légale et qui n'avaient pas "de sang sur les mains". Les premiers détenus ont été acheminés en autocar de la prison de Kitsiyot, dans le sud d'Israël, au siège de la présidence palestinienne à Ramallah, où Mahmoud Abbas les a accueillis à bras ouverts en présence d'une foule de 3.000 personnes. "Vous n'imaginez pas à quel point nous sommes heureux de vous revoir parmi nous", leur a dit le président de l'Autorité palestinienne. "Mais notre bonheur est tempéré par notre désir de voir l'ensemble des 11.000 prisonniers retrouver leurs familles." Nombre des prisonniers libérés brandissaient des drapeaux palestiniens en descendant des autocars israéliens pour se livrer à des effusions avec leurs familles. "Je suis très heureux, c'est pour moi un grand jour", s'est extasié Chadi Baraouchi, libéré après avoir purgé deux des cinq années de détention auxquelles il avait été condamné. "Je n'arrive pas à croire qu'il est maintenant devant moi", s'est exclamé sa mère entre deux sanglots. Un autre ancien détenu, Mouhannad Djaradat, qui émerge de 18 ans dans les geôles israéliennes, a étreint sa mère en lui promettant: "Je ne te quitterai plus désormais, maman!" Mahmoud Abbas, qui a dénoncé ce "coup d'Etat du Hamas", a limogé le gouvernement d'union nationale dirigé par le leader du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et mis sur pied en Cisjordanie une administration de crise désormais fermement soutenue par les Etats-Unis et l'Europe. Si la partition de fait entre Gaza et la Cisjordanie semble avoir éloigné les perspectives d'établissement rapide d'un Etat palestinien sur ces deux territoires, le souci de l'Occident et d'Israël d'isoler le Hamas les a en effet amenés à renforcer la main d'Abbas.