Ingmar Bergman : la Suède perd son géant du cinéma

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le réalisateur suédois Ingmar Bergman est décédé lundi à l'âge de 89 ans. Ses oeuvres, le plus souvent tragiques et dont les gros plans soignés ont fait la réputation, ont été reconnues dès les années 50 avec "Sourires d'une nuit d'été". En soixante ans de carrière et plus de cinquante films, il a marqué l'histoire du cinéma d'une empreinte toute spéciale.

Il avait décroché la palme des palmes il y a dix ans au festival de Cannes. Une distinction rare, réservée aux réalisateurs de légende. Le cinéaste suédois Ingmar Bergman s'est éteint lundi à son domicile de l'île Faro, en mer Baltique, à l'âge de 89 ans. Les messages sont venus du monde entier pour saluer sa mémoire.

C'est d'abord tout le cercle, réduit, des grands réalisateurs de ce monde qui a voulu lui rendre hommage lundi dans la journée. Woody Allen a salué "un ami" et "le meilleur réalisateur" qu'il ait connu. Lors du 70e anniversaire de Bergman, en 1988, Woody Allen avait déclaré que ce dernier était "probablement le meilleur artiste cinématographique depuis l'invention de la caméra". De son côté, Gilles Jacob a estimé "qu'avec la disparition d'Ingmar Bergman, le cinéma moderne perd un de ses derniers pionniers, un pionnier de génie".

Les radios et les télévisions suédoises ont aussi bousculé lundi leurs programmes pour rendre hommage au cinéaste. Pourtant les relations entre la Suède et Ingmar Bergman ont toujours été compliquées. Alors que le génie du réalisateur était loué dans le reste de l'Europe, la Suède a longtemps boudé son génie exilé pendant neuf ans après une affaire de fraude fiscale. "Je crois que nous n'avons pas bien réalisé à quel point il était apprécié à l'étranger", explique Marie Nyreröd, auteur d'un documentaire sur le cinéaste. En France, Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, a elle aussi rendu hommage à un "immense cinéaste européen" qui a toujours été "animé par la recherche du sens de l'existence".

Au fil de sa carrière, Ingmar Bergman a exploré toute une palette de sentiments. L'angoisse, la mort, le vide et les ruptures ont été ses thèmes de prédilection avec en contre-point une hantise du bonheur. Sur la scène internationale, il est acclamé dès les années 50 avec "Sourires d'une nuit d'été" et "Les fraises sauvages". En 1957, "Le septième sceau" reçoit le prix spécial du jury à Cannes. En 1982, "Fanny et Alexandre", une oeuvre-testament sur son enfance et sa passion du spectacle, est couronnée par quatre Oscars. La vie privée de Bergman l'a aussi souvent mis sous les projecteurs. Il s'était marié cinq fois avec des femmes belles et talentueuses, et avait entretenu des liaisons avec ses principales actrices.