Incendies en Grèce : le bilan s'alourdit encore, Olympie épargnée

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un nouveau bilan fait état d'au moins 63 personnes décédées en trois jours dans les incendies qui ravagent la Grèce. Les pompiers ont réussi dimanche à sauver le site antique d'Olympie, qui se trouve près de la mer Ionienne sur la côte ouest du Péloponnèse. La Grèce a sollicité l'aide de ses partenaires de l'Union européenne et offre une récompense pour aider à l'arrestation des pyromanes. 7 personnes ont été inculpées depuis samedi.

Images d'apocalypse en Grèce. Des dizaines de foyers, du nord du pays à la pointe sud du Péloponnèse, embrasent le ciel et engendrent une destruction sans précédent. Des centaines de maisons ont déjà brûlé et des milliers d'habitants ont dû fuir les flammes, trouvant refuge dans des écoles, des hôtels ou des centres hospitaliers. Au moins 63 personnes dont sept enfants ont péri en trois jours. Les incendies, qui se sont déclarés vendredi dans le Péloponnèse, ont atteint jusqu'à la banlieue d'Athènes et recouvert la capitale d'une épaisse fumée de cendres blanche. Des habitants de l'île d'Eubée ont fui en voiture, en camion ou en bateau. Des ferries transféraient des familles hagardes sur le continent, près d'Athènes. Une seule consolation, Olympie a été sauvée. Les cyprès et les pins entourant le site dans le Péloponnèse ont pris feu dimanche mais les pompiers ont réussi le préserver au bout de plusieurs heures d'efforts. Le ministre de l'Ordre public Byron Polydoras a évoqué les "batailles de tranchées" des soldats du feu pour "sauver ces sites sensibles et importants". L'antique Olympie, proche de la mer Ionienne sur la côte ouest du Péloponnèse, comprend les ruines des temples et du stade où furent célébrés les jeux panhelléniques pendant des siècles à partir de 776 av. J.-C. C'est l'un des sites de Grèce les plus visités. Les flammes ont roussi la cour du musée, où sont exposées des pièces d'architecture rares telle que la célèbre statue d'Hermès portant l'enfant Dionysos dans ses bras. Une soixantaine de pompiers et six camions L'état d'urgence a été décrété samedi dans tout le pays. Le Premier ministre Costas Caramanlis a dénoncé des incendies criminels et promis la plus grande sévérité contre les pyromanes. Le gouvernement accuse ces derniers d'avoir joué un rôle majeur dans cette série noire dévastatrice et offre une récompense pour leurs arrestations. "La récompense est fixée entre 100.000 et un million d'euros pour chaque acte de pyromanie, en fonction des morts ou des blessés survenus et de l'étendue des dégâts", a déclaré le ministère de l'Ordre public dans un communiqué. Le gouvernement conservateur se voit toutefois reprocher d'avoir réagi trop lentement à une première série de feux qui avait fait dix morts cet été et cette nouvelle vague d'incendies devrait peser lourd lors des élections législatives du 16 septembre. La campagne électorale a été interrompue. Par ailleurs, les pompiers grecs, durement éprouvés par leur lutte contre des dizaines d'incendies, ont mis à contribution dimanche les renforts envoyés par les partenaires d'Athènes au sein de l'Union européenne. Deux avions Canadair français et un bombardier d'eau italien étaient en action au-dessus de collines en flammes au sud d'Athènes, et 60 pompiers venus de Chypre se sont joints aux efforts en cours. Des secours sont encore attendus lundi en provenance d'au moins onze pays qui ont promis d'envoyer pompiers, avions et hélicoptères pour combattre les brasiers qui dévastent de grandes parties de la Grèce.