Inauguration en grande pompe du TGV Est

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le premier ministre François Fillon et le ministre du développement durable Alain Juppé se sont rendus samedi à Strasbourg pour inaugurer le TGV Est. Cette inauguration précédait sa mise en service commerciale prévue ce dimanche matin.

François Fillon a inauguré samedi à Strasbourg le TGV Est Européen, qu'il voit comme "un rêve réalisé" et le symbole d'une nouvelle ouverture de la France sur l'Europe. "Ce TGV s'impose comme un trait d'union ferroviaire entre la France et ses partenaires allemands, luxembourgeois et suisses, entre les institutions européennes et la capitale", a déclaré le Premier ministre dans un discours. François Fillon a vu dans la réalisation de cette nouvelle ligne, sur laquelle a été battu en avril le record du monde de vitesse sur rail, à 574,8 km/h, le "symbole de la capacité de notre pays à innover lorsqu'il se rassemble". Le Premier ministre est arrivé sous la pluie par un TGV spécial parti de Paris dans la matinée, en compagnie du ministre de l'Ecologie et des Transports Alain Juppé. Il s'est rendu au jardin des Deux rives, un parc situé au bord du Rhin, à la frontière franco-allemande, pour la cérémonie officielle à laquelle avaient été conviées 5.000 personnes. La SNCF avait affrété pour l'occasion onze TGV en provenance des villes de France mais aussi d'Allemagne, de Suisse et du Luxembourg qui seront desservies par le TGV Est Européen. La nouvelle ligne qui transportera ses premiers passagers dimanche met Strasbourg à 2h20 de Paris, Nancy et Metz à une heure et demie et Reims à 45 minutes. Stuttgart et Francfort seront à moins de quatre heures de la capitale française, Luxembourg à 2h05 et Zurich à 4h35. Les 21 gares de centre-ville qui vont accueillir le dernier né des trains à grandes vitesse ont fait peau neuve pour accroître leur capacité d'accueil. A Strasbourg, une immense verrière de 125 mètres de long et de 23 mètres de haut a été posée devant la façade originelle datant de la fin du XIXe siècle. L'ouvrage n'est d'ailleurs pas tout à fait terminé. A Nancy, le verre a aussi été retenu pour absorber la hausse de trafic, mais cette fois sous forme de cube. Trois gares d'interconnexions sont également sorties de terre ex nihilo en Champagne-Ardenne, en Lorraine et dans la Meuse : l'une à 5 km de Reims, la deuxième à 27 km de Metz et à 37 km de Nancy et la troisième entre Bar-le-Duc et Verdun. Les trois gares permettront les liaisons province-province sans passer par la case Paris. La gare de Bezannes (Marne) sera ainsi située à 30 minutes de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, à 3h15 de Nantes et à 3h00 de Londres. Chaque année, 70 millions de visiteurs empruntent un TGV au départ et à l'arrivée de l'Ile-de-France. La SNCF table sur une hausse de 30% du trafic à l'horizon 2010 avec la mise en service du TGV Est Européen. Pour Absorber ce trafic, les TER vont eux aussi devoir s'adapter : le trafic augmentera de 20% en Champagne-Ardenne et en Lorraine et de 15% en Alsace. En attendant, les premiers effets du TGV, l'Agence Reims Champagne Développement fait déjà les compte : plus de 2.000 emplois ont été créés, selon son directeur général, Jean-Yves Heyer. Certains redoutent cependant que l'effet TGV fonctionne en sens inverse et que Reims (à 45 minutes de Paris) ne se transforme en banlieue-dortoir. "Impossible", répond le maire de Reims Jean-Louis Schneiter. Le tissu urbain ne le permet pas. Il n'y a pas de place pour construire un grand nombre de logements à proximité de la gare. Les Parisiens, qui voudraient vivre à Reims tout en travaillant à Paris, seraient obligés de s'éloigner du centre-ville et perdraient ainsi le bénéfice du temps de transport.