Inauguration en grande pompe de la ligne LGV-Est

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Administrator User , modifié à
La ligne à grande vitesse (LGV), qui va réduire de moitié le trajet entre Paris et les principales villes de l'Est, a été inaugurée jeudi avec notamment un spectacle pyrotechnique inédit. A 20h00, les 300 kilomètres de voies ont été parcourus par un faisceau lumineux ultra rapide. Les voyageurs devront attendre le 10 juin pour emprunter cette ligne dont la vitesse commerciale record sera de 320 km/h. Jacques Chirac a salué une "extraordinaire réalisation", symbole de la politique d'aménagement du territoire en France.

La Ligne à grande vitesse (LGV)-Est était inaugurée jeudi, marquant la fin de cinq ans de travaux pour construire 300 nouveaux kilomètres de voies. Environ 10.000 personnes ont participé à la construction de cette LGV. L'inauguration du TGV Est a fait l'objet d'un spectacle pyrotechnique jeudi soir. A 20h00, les 300 kilomètres de voies ont été parcourus par un faisceau lumineux ultra rapide. Deux TGV sont partis jeudi dans l'après-midi, de Paris et de Strasbourg, et ont rallié la gare de Louvigny (Moselle), située entre Metz et Nancy et proche de l'extrémité actuelle de la LGV. L'inauguration d'une ligne encore inaccessible aux voyageurs constitue une première dans l'histoire du TGV. Elle est le fruit des conditions spécifiques dans lesquelles a été conduit ce projet, dont les premières études remontent à 1985. Il s'agit de la première ligne à grande vitesse dont Réseau Ferré de France (RFF), une société créée en 1997 pour gérer les infrastructures de la SNCF, est intégralement maître d'ouvrage. C'est également la première fois que les collectivités locales ont été sollicitées pour cofinancer, à hauteur de 29%, les travaux. Sans cette participation, le TGV Est, que la SNCF ne jugeait pas rentable, n'aurait jamais vu le jour. Cette cérémonie avancée a permis aux différents partenaires de se mettre en valeur par rapport à la SNCF, unique maître de cérémonie lors de l'ouverture en juin prochain. Jacques Chirac avait invité ce jeudi à déjeuner à l'Elysée les principaux acteurs de ce projet, élus locaux, responsables de la SNCF et de RFF, ministres français et luxembourgeois des transports. "La LGV-Est est un symbole de la politique d'aménagement du territoire que j'ai souhaitée pour la France", a déclaré le chef de l'Etat. "Le TGV-Est, c'est une réussite industrielle majeure. C'est une admirable démonstration des capacités de la France en matière de recherche, de développement et d'innovation", a dit Jacques Chirac, saluant "une magnifique réalisation pour Alstom, l'un des champions mondiaux de la grande vitesse ferroviaire". "En raccourcissant les distances, en attirant les entreprises, en accélérant les échanges, elle va constituer un véritable catalyseur d'activité économique avec à la clé plus de 16.000 emplois", s'est félicité Jacques Chirac. Lancé en France en 1976, le TGV est "un moyen de transport parfaitement adapté aux besoins des Français et de l'économie". Un bémol toutefois, les tarifs du TGV-Est, dévoilés par la SNCF début février, suscitent la colère de plusieurs exécutifs locaux. Ils sont plus élevés de 27% à 36% en moyenne que les tarifs des trains Corail. Le conseil général de Moselle a menacé de ne pas participer à la deuxième phase des travaux, qui permettra au TGV d'être en grande vitesse jusqu'à Strasbourg, soit 106 km supplémentaires. Le conseil économique et social de Lorraine a publié une étude montrant que le TGV Est était le plus cher de France. La SNCF met en avant les performances de la ligne et les possibilités accrues de bénéficier de réductions. Le TGV-Est va mettre Paris à 2h20 de Strasbourg contre 3h50 actuellement. Reims se trouvera à 45 minutes de la capitale, Metz et Nancy à 90 minutes et le Luxembourg à 2h15. A partir de décembre, Francfort sera à 3h50 de Paris et Munich à 6h15. Le TGV-Est roulera avec des passagers à 320 km/h, une vitesse supérieure de 20 km à celle des TGV existants. Il faut noter que le TGV a battu mi-février sur la LGV-Est un nouveau record de vitesse, atteignant 553 km/h. Le précédent record (515,3 km/h) datait de 1990. La SNCF compte attirer 11,5 millions de voyageurs par an sur la ligne, soit une hausse de 65% de la fréquentation.