Immigration : Brice Hortefeux confirme les listes par pays et par métier

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A l'occasion de ses six mois passés au ministère de l'Immigration, Brice Hortefeux a dévoilé un premier bilan chiffré de son action, 18.600 reconduites à la frontière en 2007, mais a aussi annoncé les réformes à venir. Parmi elles, l'idée de dresser une liste des besoins en main d'oeuvre pour favoriser l'immigration en provenance de certains pays et avec certaines compétences est confirmée.

Une liste de 150 métiers ouverts aux seuls travailleurs de l'Union européenne et une liste de 30 métiers réservés aux personnes venant des autres pays : c'est le modèle d'immigration choisie présenté par Brice Hortefeux jeudi. Le ministre de l'Immigration a profité du bilan de ses six premiers mois dans son ministère pour annoncer les réformes qui vont être mises en oeuvre dans les mois à venir pour continuer à lutter contre l'immigration illégale. Car les objectifs fixés pour 2007 risquent de ne pas être atteints : Brice Hortefeux a annoncé 18.600 reconduites à la frontière pour les dix premiers mois de l'année contre 25.000 attendues. Pour aller plus loin l'année prochaine, conformément à la feuille de route fixée par Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux a détaillé sa vision de l'immigration choisie.

Des chefs de chantiers, des géomètres, des informaticiens, les 30 métiers réservés aux pays hors Union européenne sont avant tout des professions qualifiées. Pour le ministre, c'est un choix assumé : "avant de recourir à une main d'oeuvre étrangère, il faut d'abord accompagner vers l'emploi les chômeurs présents en France, qu'ils soient Français ou étrangers". "Je n'oublie pas que le taux de chômage des étrangers est supérieur à 20%", a-t-il ajouté. Dans les faits et en raison des conditions de formation dans leurs pays, les travailleurs qui ne viennent pas de l'Union européenne sont de fait les moins qualifiés. Des accords spécifiques seront signés avec des pays avec lesquels la France entretient "des liens privilégiés", comme "le Congo et les Philippines" a aussi précisé Brice Hortefeux.

Une discrimination d'Etat, c'est ce que certains syndicats dénoncent. La CGT estime ainsi que le gouvernement ne prend pas en compte la situation existante et ferait mieux de régulariser les sans-papiers qui travaillent d'ores et déjà en France. Une étude sera réalisée, profession par profession et région par région, par les services de l'Etat, pour évaluer les besoins de chacun en main d'oeuvre dans les mois à venir.